(Restaurations)
Market scene, oil on canvas, attr. to P. La Tarte
36.61 x 40.16 in.
Vente anonyme ; Nancy, Hôtel des ventes Blandan, Me Hertz, 11 février 2001 ;
Acquis lors de cette vente par les actuels propriétaires
François-Georges Pariset, Georges de La Tour, Paris, 1949, p. 303-305, pl.47, fig.3
Bibliographie en rapport :
Philip Conisbee, Georges de La Tour and his world, cat. d’exp., Washington-Fort Worth, 1996, p.35-37.
Jean-Pierre Cuzin, La Tour, Paris, 2021, p.171-172, p.371, note 28.
Deux versions de la Scène de marché sont mentionnées dans l’ouvrage de François-Georges Pariset (op. cit.) qui les situe dans le milieu de Georges de La Tour.
L’attribution à Paul La Tarte reste énigmatique, sa vie est peu connue : il meurt en 1636 à Pont-à-Mousson en Lorraine et son nom apparait dans quelques vieux inventaires de la région. C’est Albert Jacquot, historien d’art, qui mentionne le nom de Paul La Tarte pour la première fois dans son Essai de répertoire des artistes lorrains publié en 1900.
À Nancy, le musée des Beaux-Arts conserve une Descente de croix, d’après Rubens, signée Paul La Tarte et le musée historique lorrain un tableau représentant les Joueurs de cartes, entré au musée en 1965 avec cette attribution.
Plusieurs œuvres lui sont attribuées : un Concert conservé au château du Wawel à Cracovie, un groupe de Musiciens au musée national de Stockholm et une scène satyrique La bouillie du chat dans une collection particulière. Ces trois tableaux présentent des analogies avec la Scène de marché mais semblent être réalisés par une autre main.
C’est la composition de notre tableau qui amène Pariset à le situer dans le milieu de Georges de La Tour: « La Rixe nous a habitué à l’idée que La Tour pouvait présenter ses personnages en frise, très serrés, liés par une action étroite, et le saint Jérôme au travail par exemple est séparé du spectateur par une table vue de haut, dont le bord domine le cadre exactement comme ici. » (cf. Pariset, op.cit.).
Le tableau du musée historique lorrain, Les Joueurs de cartes, présente la même composition. Le cadrage de la scène, la lumière, le naturalisme des visages, l’attention à la description des vêtements révèlent l’influence du caravagisme diffusé en Europe dans la première moitié du XVIIe siècle.
Dans les deux tableaux, l’intérêt se situe dans le jeu des regards et des mains réalisé avec une certaine raideur figée, chargé de sous-entendus qui apportent une dimension moralisatrice au tableau très prisée à l’époque.
Il existe une autre version de cette composition, anciennement attribuée à l’atelier de Georges de La Tour et maintenant à Paul de La Tarte (conservée au musée de Chambéry).