En placage de satiné, ornementation de bronze ciselé et redoré en partie rapportée, dessus de marbre brèche d'Alep, la façade ouvrant par quatre tiroirs sur deux rangs, les côtés cintrés, les pieds cambrés terminés par des griffes en bronze, estampillée MIGEON sur le montant arrière droit

H. : 83 cm (32 ¾ in.)

l. : 150 cm (59 in.)

P. : 69 cm (27 ¼ in.)

Pierre IV Migeon, reçu maître vers 1725

Provenance :

Galerie Perrin, Paris ;

Vente à Paris, Hôtel Drouot, le 27 avril 2000, lot 64 ;

Acquise au cours de cette dernière par le propriétaire actuel.

Bibliographie comparative :

P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Les Éditions de l’Amateur, Paris, 1989, p. 619, fig. c. (reproduite).

An early Louis XV gilt-bronze mounted and satinwood commode, stamped by Pierre Migeon IV

Bien qu’estampillée par Migeon, la forme générale de cette élégante commode, ainsi que certains de ses bronzes dorés, n’est pas sans rappeler l’œuvre de Charles Cressent. En effet, lorsque Cressent décida de fermer son atelier en 1757, il mit en vente, sous le numéro 80, toutes sortes « d’ouvrages d’ébénisterie » non spécifiés, qui correspondaient très probablement à des meubles non terminés, avec ou sans bronzes.

Le bâti de notre commode est parfaitement compatible avec la production de Cressent ; en revanche, le placage uni de satiné à fil vertical, de même que certains des bronzes d’ornement, ne lui sont pas caractéristiques.

Il est dès lors possible qu’il s’agisse d’une commode commencée – pour le bâti – par Cressent, puis acquise inachevée par Migeon, qui l’aurait terminée en la plaquant et en complétant le décor de bronzes, avant de l’estampiller et de la commercialiser.

Ce cas n’est pas isolé : plusieurs meubles de Cressent furent achevés par des confrères ébénistes ou marchands. À ce titre, il convient de mentionner une autre commode également estampillée par Migeon et provenant des anciennes collections du duc d’Arenberg (vente Sotheby’s Londres, 17 mai 1968, lot 77), la commode estampillée Delaitre de l’ancienne collection André Meyer (vente Christie’s New York, 23 octobre 1998, lot 103), ainsi que l’exemplaire estampillé Carel provenant de l’ancienne collection Aaron (cfr. A. Pradère, Charles Cressent, Éditions Faton, Dijon, 2003, p. 314).