En nacre, le corps flanqué d’une anse en enroulement, reposant sur une base circulaire
H. : 26 cm (10 ¼ in.)
Provenance : Ancienne collection Alvarez Guedea, Mexique ;
Puis par descendance jusqu’à vente Christie’s New York, le 7 octobre 2022, lot 60 ;
Acquises au cours de cette dernière par le propriétaire actuel.
Bibliographie comparative : A. Jaffer, Luxury Goods from India The Art of the Indian Cabinet Maker, V&A Publications, Londres, 2002, p. 38.
Exotica. Portugals Entdeckungen, im Spiegel fürslicher Kunst und Wunderkammern der Renaissance, catalogue d’exposition, Kunsthistorischesmuseum, Vienne, Juin-Octobre 2000, p. 163, n. 69.
A pair of Gujarat mother-of-pearl ewers, India, 17th century
L’art de décorer des objets avec de la nacre à partir du coquillage turbo marmoratus apparait dans l’état indien du Gujarat dès le début du XVIe siècle.
Objets fonctionnels tels coffrets, flambeaux ou assiettes étaient conçus à partir d’une structure en bois ou cuivre, puis plaqués avec une riche mosaïque en nacre fixée avec des épingles en métal, créant ainsi des objets exotiques et luxueux destinés à l’exportation vers l’Europe.
Les pièces Gujarati étaient particulièrement prisées par les princes européens de l’époque ainsi que les collectionneurs les plus avisés. À ce propos, signalons la présence de cette typologie d’objets dès le deuxième quart du XVIe siècle dans les collections de l’Électeur de Saxonie tandis que l’inventaire de 1598 de la Wittelsbach kunstkammer de Munich indique la présence d’une verseuse en nacre et monture en vermeil (cfr. W. Seipel, Exotica. Portugals Entdeckungen, im Spiegel fürslicher Kunst und Wunderkammern der Renaissance, catalogue d’exposition, Kunsthistorisches Museum, Vienne, Juin-Octobre 2000, p. 163).
Les aiguières Gujarati semblent s’inspirer des prototypes européens ; en effet la forme de nos aiguières, tant par la silhouette de leur piédouche que par leur anse caractéristique en forme de S est directement issue de modèles en argent français, espagnols ou anglais datables de la fin du XVIe-début du XVIIe siècle.
Une aiguière comparable à notre paire, provenant des collections Impériales des Habsburg, est actuellement conservée au Kunsthistorisches Museum (cfr. fig. 1) de Vienne (inv. KK 4125) tandis qu'une deuxième paire se trouve dans les collections du British Museum (cfr. fig. 2) de Londres (inv. OA 2645.1-2).
Comme pour leur correspondants européens conçus en argent ou en étain, les aiguières en nacre étaient souvent conçues en suite avec des bassins, à l’instar de la paire conservée dans les collections du Victoria and Albert Museum (cfr. fig. 3) de Londres (inv. 4282-1857 et inv. 4257-1857).
Parmi les très rares exemples apparus sur le marché ces dernières années, mentionnons l’exemplaire de la collection Ian and Carolina (cfr. fig. 4) Irving (Vente Sotheby’s New York, le 30 janvier 2024, lot 114) ou celle provenant de l’ancienne collection de Lord Curzon de Kedleston (cfr. fig. 5), l’un des derniers Vice-Roi des Indes (Vente à Edinburgh, le 23 octobre 2013, lot 515).
*Information aux acheteurs :
Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur.
Des restrictions peuvent s'appliquer selon le pays de destination.
*Information to the buyers :
For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense.
Restrictions can apply depending on the country of destination.