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SECRÉTAIRE À ABATTANT D’ÉPOQUE LOUIS XVI
Estampille d’André Louis Gilbert et de Léonard Boudin
Estimate:
€20,000 - 30,000

Complete Description

SECRÉTAIRE À ABATTANT D’ÉPOQUE LOUIS XVI
Estampille d’André Louis Gilbert et de Léonard Boudin

En placage de bois de rose, amarante, sycomore, charme teinté vert et incrustations de nacre, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre blanc veiné, la façade ouvrant par un abattant illustrant une vue de palais à perspectives, une fontaine animée de cygnes en premier plan, deux vantaux à motif d'architectures imaginaires en partie basse, estampillé plusieurs fois A.L.GILBERT et poinçon de jurande JME, estampillé L.BOUDIN sur le montant avant gauche ; petits manques et restaurations au placage

H. : 143 cm (56 ¼ in.)

l. : 95 cm (37 ½ in.)

P. : 38 cm (15 in.)

 

André Louis Gilbert, reçu maître en 1774

Léonard Boudin, reçu maître en 1761


Provenance : Vente à Versailles, le 14 novembre 1976, lot 152 ;

Acquis au cours de cette dernière ;

Puis par descendance au propriétaire actuel.

 

Bibliographie : P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Les Editions de l’Amateur, Paris, 1989, p. 358, fig. A. (reproduit).


Bibliographie comparative : F. De Salverte, Les Ébénistes du XVIIIe siècle, F. De Nobele, Paris, 1985, pl. XXVII.


A Louis XVI gilt-bronze mounted, tulipwood, amaranth, sycamore, mother-of-pearl inlaid and marquetry secretaire a abattant, stamped by Andre Louis Gilbert and by Leonard Boudin


La mode des meubles marquetés de décors d'architecture s'étend dans les années 1770, en même temps que se développe le courant néoclassique. Les ébénistes continuent de tirer leurs modèles de gravures d'ornemanistes mais l'inspiration suit un registre plus large en accord avec le retour du goût pour l'antique s’inspirant aux capriccios et les vues de Rome de Giovanni Battista Piranesi (1720-1778) et d’Hubert Robert (1733-1808).


Les pièces les plus sophistiquées sont des œuvres de commande comme le démontre Geoffroy de Bellaigue, (1-2), le client choisissant selon ses goûts les gravures à reproduire. Emmanuel Félicité de Durfort, duc de Duras (1715-1789), Maréchal et Pair de France, premier Gentilhomme de la Chambre sous Louis XV, nommé directeur de la Comédie Française en 1757, membre de l'Académie Française en 1775 possédait un tel secrétaire décrit comme suit dans sa vente après décès du 23 décembre 1789 : " N°96-Un secrétaire en bas d'armoire, ouvrant à abattant, à panneaux en bois de rapport, sujets de paysage enrichi d'architectures et figures, il est garni de moulures à oves, cadres, rosaces en bronze doré, avec dessus en marbre blanc ".


Notre secrétaire, estampillé par André-Louis Gilbert, se caractérise par une minutieuse marqueterie représentant des paysages de ville avec de nombreux bâtiments incrustés de nacre ; les compositions de Gilbert sont souvent centrées, comme c’est le cas pour l’abattant de notre pièce, autour d’un portique, d’une arcade ou d’un temple. Il est intéressant de souligner que les tableaux de marqueterie ne sont pas de la taille des panneaux des meubles et les raccords se font au moyen d’une marqueterie de quadrillage et rosette qui encadrent la scène centrale.


Ceci laisse imaginer que les tableaux de marqueterie étaient exécutés à l’avance par des ateliers de marqueteur spécialisés et qu’ils pouvaient être utilisés indifféremment sur des tables, des secrétaires ou des commodes. Il est également vraisemblable que Gilbert les vendait à d’autre confrères ébénistes, comme Bircklé, de Loose ou Dautriche, qui s’en servaient pour orner leurs propres meubles, ou encore à des marchands-ébénistes, car on trouve ces marqueteries sur des ouvrages de ses confrères. 


C’est ainsi qu’il faut donc interpréter la présence de l’estampille de Léonard Boudin sur notre pièce, agissant alors en sa qualité de marchand-ébéniste.


À ce titre, rappelons qu’un secrétaire comparable au nôtre et également estampillé par Gilbert et Boudin s’est vendu chez Christie’s Londres, le 15 juillet 2010, lot 666.


(1.) G. de Bellaigue, Ruins in Marquetry, Apollo, 1968, p. 12-16.

(2) G. de Bellaigue, Engravings and the French Eighteen Century Marqueteur, Burlington Magazine, mai 1965, p. 240-250.


*Information aux acheteurs :

Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur.

Des restrictions peuvent s'appliquer selon le pays de destination.


*Information to the buyers :

For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense.

Restrictions can apply depending on the country of destination.

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