WINNERL N° 95
WINNERL
Vers 1840
Montre chronomètre en argent avec échappement à détente de type Earnshaw, réserve de marche 36 heures dans son coffret d'origine en bois
Boîtier : rond sur charnière, cuvette en métal doré signée et numérotée " Winnerl No. 95 ", le fond du boîtier avec poinçon de maître du fabricant du boîtier, numéroté aussi " 95 " et poinçon de garantie pour les métaux précieux sur le pendant
Cadran : émail blanc avec chiffres romains pour les heures, cadran auxiliaire pour l'indication des secondes, aiguilles de style Breguet, demi secteur pour l'indicateur de réserve de marche 36 heures, minuterie chemin de fer, signé " Winnerl "
Mouvement : platine pleine avec échappement à détente de type Earnshaw, fusée et chaîne, balancier coupé et compensé, spiral cylindrique avec double contre poids, ressort de barillet de fabrication spéciale, rubis chatonnés et axe du balancier sur un diamant, la platine signée " Winnerl n°95 ".
Diam. : 58,5 mm
Poids brut.: 165,35 g.
Avec : deux clefs, l'une pour l'écrin, l'autre pour la montre
A silver watch with chronometer. With its fifted woden case, 2 keys
RAPPORT DE CONDITION :
Veuillez noter que le mouvement ne fonctionne pas et nécessite une révision. Artcurial ne pourra pas être tenu pour responsable des éventuels coûts de réparation. Cette montre est vendue en l'état
Échappement endommagé et hors d'usage
Axe de balancier refait
Ressort de la détente cassé
Repos de la détente en rubis cassé
Dents de la rue d'échappement abimées
CONDITION REPORT :
Please note that the movement not running and needs an overhaul. Artcurial will not be held responsible for any repairs should they be required. This watch is sold "as is"
Exhaust damaged and out of order
Rebuilt pendulum axle
Broken trigger spring
Broken ruby trigger rest
Damaged exhaust street teeth
L'ensemble de l'œuvre de cet horloger est aujourd'hui particulièrement réputé parmi les amateurs d'horlogerie et nous ne connaissons que très peu de chronomètres de cette qualité encore en existence de nos jours, sachant que le dernier similaire dans un boîtier en or portant le numéro 93 est passée en vente aux enchères à Genève le 2 avril 2006 chez Antiquorum, lot 394. La découverte de cette pièce rare accompagnée de son écrin en bois d'origine, conservée par les descendants de son premier propriétaire d'origine est certainement l'une des découvertes les plus singulières de ces dernières années dans le domaine de la chronométrie.
Ce chronomètre très fin et esthétique a été réalisé lorsque Winnerl était au sommet de sa carrière, après avoir reçu la médaille d'or pour ses chronomètres lors de l'exposition de 1839 à Paris. D'une simplicité extrême dans son apparence, cette montre est la quintessence de la précision de le domaine de l'horlogerie puisqu'elle appartient à la famille des Chronomètres issus des recherches lancées sur le calcul de la longitude par des instruments horlogers pour la navigation en mer : The Longitude Act lancé en 1714 par le parlement anglais. Ce mouvement de type chronomètre utilisé sur cette montre nous rappel les constructions des chronomètres des plus grands noms de l'histoire de l'horlogerie anglaise à la fin du Siècle des Lumières.
Joseph-Tadeus Winnerl (1799-1886)
Il naît le 25 janvier à Murech en Autriche. Il quitte son pays très jeune pour visiter les principales villes d'Europe où se pratique la haute horlogerie. Ayant été apprenti au service de Johann Heinrich Kessels à Altona, Winnerl se rend par la suite dans la ville de Copenhague où il travaille pour le célèbre horloger Urban Jürgensen entre 1827 et 1829. Il fait preuve dès ses débuts d'une grande dextérité dans son travail d'horloger, ce qui ne trompe pas le maître-horloger Urban Jürgensen.
Dans l'ouvrage de référence The Jurgen Dynasty, il est mentionné cette phrase restée célèbre à propos de Winnerl par Urban Jurgensen lors de ses débuts dans ses ateliers à Copenhague : " Oui, vous m'avez trompé! Je vous ai demandé si vous étiez compétent et vous venez d'éluder la question. Maintenant, en onze jours, vous avez produit un meilleur travail que n'importe lequel de mes artisans. A partir de maintenant vous êtes à mon apprenti ".
En quittant Jürgensen en 1829, Winnerl s'installe à Paris et travaille pendant une période pour la maison Breguet, ce qui n'est d'ailleurs pas étonnant lorsque l'on voit la qualité d'éxécution de ces chronomètre squi nous rappellent étrangement les garde-temps du célèbre horloger Abraham-Louis Breguet. En même temps, il forme d'autres horlogers qui deviendront célèbres comme Adolph Lange, le fondateur de la maison Lange & Söhne ; qui sera l'apprenti de Winnerl pendant quatre ans avant de retourner à Dresde en 1841. Son travail est donc reconnu unanimement à travers toute l'Europe par nombre de grand horlogers de l'époque et il est reconnu comme l'un des meileurs.
À la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale de 1837, les chronomètres de Winnnerl lui valent une médaille d'or, il reçoit une autre médaille d'or pour ses chronomètres à l'Exposition des produits de l'industrie française en 1839. Lors de l'Exposition de 1844, le Jury Central lui décerne un ajout à la médaille d'or qu'il avait déjà obtenue en 1839, et il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur . Ayant choisi de s'établir à Paris, il est naturalisé français et devient l'une des meilleurs horlogers de son époque, surtout avec comme spécialisation les chronomètres de marine.
Élu conseiller de la ville de Paris en 1859, il est successivement réélu jusqu'en 1870, date à laquelle il cède son entreprise. Nommé expert horloger agréé de la marine par décision ministérielle du 17 novembre 1873, il conservera ce poste jusqu'à sa mort. En 1876, il présente de nombreux travaux sur les chronomètres et la précision dans le domaine de l'horlogerie à l'Académie des sciences.
Winnerl décède le 25 janvier 1886 à Andresy, une petite ville de Seine et Oise où il s'était installé peu après la vente de son entreprise. Les nombreuses recherches des historiens sur cet horloger estime que sa production est extrêmement limitée et l'on ne connaît aujourd'hui que très peu de chronomètres de cette qualité encore en existence. Il convient donc d'ajouter cette découverte qui est restée dans son état d'origine avec son coffret de protection en bois.
Des exemples rares de chronomètres anciens sont illustrés dans l'ouvrage des collections du Patek Philippe Museum, Marine Chronometers and Deck Watches, pp. 359 - 371. Volume III. The Emergence of the Portable Watch. Peter Friess.
Commentaire : La découverte de cette pièce rare accompagnée de son écrin d'origine en bois, conservée par les descendants de son premier propriétaire d'origine est certainement l'une des découvertes les plus singulières de ces dernières années dans le domaine de la chronométrie.