Galerie Thierry Burel, Paris ;

Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire ;

Collection particulière, Paris

Formé à l'École des Beaux-Arts de Rennes, où il fut remarqué par Charles Lenoir, puis à Paris auprès de Falguière, Chapu et Mercié, Jean Boucher connait une brillante carrière marquée par plusieurs importantes commandes monumentales. Après avoir obtenu le second prix de Rome en sculpture en 1894 et 1898, c’est finalement le monument qu'il érige à la mémoire d'Ernest Renan en 1903 qui le rend célèbre et impose son œuvre auprès du grand public. Médaille d'honneur en 1908, officier de la Légion d'honneur en 1914, il est nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1919 et devint membre de l'Institut en 1936. Figurant un saisissant Fra Angelico en pied, notre bronze se rapporte au plâtre exposé par Boucher au Salon des Artistes Français de 1913 (cat. n° 3641). Saluée avec humour par Guillaume Apollinaire dans ses chroniques d’art pour son « esprit de vérité étonnant, l’esprit giottesque même1 », l’œuvre bénéficie d’une commande en marbre par l’État pour le musée du Luxembourg2 , réalisée et exposée dès l’année suivante au Salon (cat. n° 3935). La tête émaciée et rêveuse du célèbre peintre de la première Renaissance italienne apparaît tout à la fois sensuelle et naturaliste, encapuchonnée au-dessus de la robe de son habit dominicain, dont les grands et larges plis confèrent résolument à l'ensemble une puissante monumentalité.

1- Guillaume Apollinaire, Chroniques d’art 1902-1918, Paris, Gallimard, 1960, p. 397.

2- Le marbre est actuellement conservé au musée d'Orsay (RF 3898).