Signée en bas à gauche "Castro", contresignée, titrée et annotée au dos "Castro, 66.28, Terre Grecque"
60 x 63 cm
Oil on canvas; signed lower right, signed again, dated, titled and inscribed on the reverse
23.62 x 24.8 in.
Collection Philippe Dennery
À l'actuel propriétaire par succession
Cologne, Dom Galerie, "Sergio de Castro : œuvres de 1961-1966", octobre-novembre 1966
Olso, Kunstforening, "Castro 45 œuvres de 1961 à 1966", 1970
Exposition itinérante : Holstebrö, Kunstforening, 1970; Copenhague, Kunstindustrimuseet, 1970
Un certificat de l'artiste sera remis à l'acquéreur.
Sergio de Castro est un artiste à la croisée des mondes et des arts. Né à Buenos Aires en 1922, il grandit entre la Suisse romande et l’Italie, puis poursuit sa jeunesse en Uruguay où il étudie l’architecture et la musique. Il y rencontre Joaquín Torres García dont il suit l’enseignement. Boursier du gouvernement français pour parfaire ses études musicales, il s’installe à Paris où il intègre les cercles artistiques de Jean Dewasne et de l’atelier de Fernand Léger. Hospitalisé en 1950 en raison de graves crises d’asthme, Sergio de Castro réalise de nombreux dessins. Cette année-là, il délaisse la composition musicale pour se consacrer pleinement à la peinture.
Dès 1952, il expose à la Galerie Jeanne Castel, puis présente ses peintures à la Galerie Pierre. Il fréquente Picasso et expose aux côtés d’artistes importants comme Jean Bazaine, André Lanskoy ou Nicolas de Staël.
Ses premières œuvres révèlent un style encore fortement géométrique, comme en témoigne le grand triptyque à la gouache de 1954 présentée en vente. Durant les années 1960, son travail conserve une composition encore un peu structurée, visible notamment dans Vue de l’atelier (1961) -un thème cher à l’artiste- et Terre grecque (1966). Ce n’est qu’ensuite qu’il amorce une nouvelle étape stylistique avec ses grandes compositions linéaires, illustrées par Grèce (1972) et Plages (1974).
Il se détache des influences directes pour construire une œuvre personnelle et exigeante. La lumière devient chez lui matière première. Dans ses huiles sur toile, ses gouaches, ses vitraux et ses fresques, il compose comme un architecte du silence. Il passe d’une peinture par plans à une peinture par touches. Ses couleurs sont denses. Tout est équilibre et tension contenue.
En 1960, il reçoit le prix Hallmark à New York, et en 1972, il présente ses œuvres à la Wildenstein Gallery. En 1980, il participe à la 39e Biennale de Venise et montre ses grands formats des années 70 dans le Pavillon argentin.
Il est naturalisé français en 1979 et en 2006, la totalité de la donation de 220 œuvres qu’il a fait au Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Lô (Normandie) est présentée dans ce musée lors d’une vaste exposition retraçant l’ensemble de sa carrière.
Sergio de Castro s’éteint en 2012. Il laisse une œuvre lumineuse, empreinte de profondeur, discrète mais puissante qui se révèle à ceux qui prennent le temps de la contempler…