En placage de bois de rose et marqueterie de bois teinté sur fond de houx, à décor toutes faces de chinoiseries et de paysages arborés, ornementation de bronze ciselé et redoré, la façade ouvrant par deux tiroirs et une tablette coulissante, le côté ouvrant par un tiroir latéral, les montants cambrés réunis par une tablette d’entrejambe, estampillée C. TOPINO et poinçon de jurande JME sous l’un des tiroirs, le plateau muni d'une plaque en verre amovible, (non illustrée) ; restaurations
H. : 73 cm (28 ¾ in.)
l. : 36 cm (14 ⅛ in.)
P. : 27 cm (10 ⅝ in.)
Charles Topino, reçu maître en 1773
Provenance : Acquise auprès de la Galerie Kugel, Paris ;
Ancienne collection Pierre Jourdan-Barry ;
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Bibliographie comparative :
S. Barbier Sainte Marie, Charles Topino, Les Éditions de l’Amateur, Paris, 2005, p. 122 (cfr. Fig. 1).
A Transitional gilt-bronze mounted, tulipwood and marquetry table a ecrire en chiffonniere, stamped by Charles Topino
Cette rare table en chiffonnière, caractérisée par des formes élancées et une fine marqueterie, est frappée par l’estampille de Charles Topino, maître en 1773.
Par sa forme, à deux tiroirs surmontés d’une tablette coulissante, une écritoire latérale et des chutes en bronze caractéristiques à motif de feuilles d’acanthe, elle constitue l’archétype des réalisations soignées des années 1775.
Notre table se distingue des exemplaires connus à décor floral, telle celle vendue chez Sotheby’s New York le 23 octobre 2013, lot 155, et celle à motif cynégétique de l’ancienne collection Dutasta (vente à Paris, les 3-4 juin 1926, lot 168) puis Artcurial Paris,
le 21 septembre 2022, lot 127 (cfr. Fig. 2), par sa rare marqueterie à décor de scènes chinoises.
Topino est l’un des rares ébénistes à avoir traité l’ensemble d’un meuble selon cette iconographie chinoises. Ces scènes marquetées trouvent leur origine dans des toiles d’artistes séduits par l’Orient qui ont été réinterprétées au goût français. À cet égard, François Boucher donnait des traits occidentaux aux personnages «orientaux», comme le montrent les quatre scènes chinoises conservées au musée de Besançon (cfr. Catalogue d’exposition, Boucher, Paris, 1986, p. 205), particularité reprise ici par Topino, qui signale l’exotisme de ses personnages principalement par le port d’un chapeau pointu.
Parmi les quelques rares exemplaires comparables à décor de personnages chinois nous pouvons rappeler la table en chiffonnière estampillée et conservée au Musée Nissim de Camondo (cfr. S. Legrand-Rossi, Le Mobilier du Musée Nissim de Camondo, Éditions Faton, Dijon, 2012, p. 76), celle de l’ancienne collection de Sir Richard Wallace du Cincinnati Art Museum (inv. n° 1949-143) ou encore celle virtuellement identique à la nôtre reproduite dans S. Barbier-Sainte Marie, ibid., p. 122.
Leur apparition sur le marché des ventes publiques reste exceptionnelle. À ce propos, mentionnons la table estampillée, dépourvue de sa tablette d’entrejambe, issue de l’ancienne collection Wildenstein (cfr. Fig. 3), vendue chez Christie’s Londres, le 15 décembre 2005, lot 348.
*Information aux acheteurs :
Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur.
*Information to the buyers :
For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense.