Dans un cadre 'a cassetta' en bois doré et à décor de faux marbre, à décor 'a sgraffito', Italie centrale, première partie du XVIIe siècle
The Virgin and Child, oil on canvas, by G. B. Salvi called Il Sassoferrato
38.58 x 29.13 in.
Fils d'un peintre qui a laissé des fresques à Sassoferrato, Giovanni Battista Salvi est mentionné en 1630 à Pérouse. Sur place, il se familiarise avec les réalisations du Pérugin avant de poursuivre sa carrière à Rome où il est attesté en 1641. Son œuvre s'inscrit dans le mouvement de la Contre-Réforme qui a favorisé le culte marial. Peintre de la papauté très justement surnommé le "peintre des madones ", il réalise une centaine d’œuvres de dévotion figurant la mère de Jésus. Sortie de l'ombre, la Vierge, ici, songeuse, protège l'Enfant endormi. L'importance accordée au linge blanc, mis en valeur par l'abondance des plis, annonce déjà le linceul de sa Passion.
Notre tableau reprend la composition représentant la Vierge à l’Enfant Jésus endormi, œuvre perdue de Guido Reni, autrefois à Sainte-Marie-Majeure de Rome1. Le tableau de Reni fut gravé à plusieurs reprises notamment par Giovanni Gerardin (fig. 1), Guillaume Varlet et Nicolo Billy. Deux autres versions autographes de Sassoferrato nous sont connues dont celle conservée à Modène, Galleria Estense (n° 8083).
A rebours des modes baroques du XVIIe siècle romain, les œuvres de Sassoferrato furent souvent confondues au cours de leur histoire avec des originaux de Raphaël et de son atelier en raison de leur pureté classicisante. D'ailleurs, Sassoferrato s’est peut-être aussi inspiré ici de la Vierge au diadème bleu de Giovanni Francesco Penni aujourd’hui conservée au musée du Louvre.
1. Stephen Pepper, Guido Reni. L’Opera completa, Novara, 1988, p. 258, n° 117
Nous remercions Monsieur Massimo Pulini de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de cette œuvre dans un courriel en date du 5 septembre 2025.