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Maître des demi-figures féminines Actif dans les Pays-Bas du Sud entre 1500 et 1530
La Sainte Famille, d’après Raphaël
Estimate:
€80,000 - 120,000

Complete Description

La Sainte Famille, d’après Raphaël
Huile sur panneau de chêne chantourné en partie supérieure, trois planches

Une ancienne étiquette donnant le tableau à Bernard van Orley 'Bernard van Orley / élève de Raphaël / (notta) ce tableau provient de la / galerie célèbre de J.P. Weyer / de Cologne sous le n° 276' au verso


The Holy Family, oil on oak panel, by the Master of the Female Half-Lengths

34.84 x 25 in. 

88.5 cm x 63.5 cm
Provenance:

Collection de Johann Peter Weyer (1794 - 1864), Cologne ;

Sa vente, Cologne, 25-30 août 1862, sous la direction de Johann Mathias Héberlé (H. Lempertz), n° 276 ( comme Bernard van Orley)

Bibliography:

Horst Vey, "Peter Weyer, seine Gemäldesammlung und seine kunstliebe", Wallraf-Richartz-Museum, 28, 1966, p. 222, n° 122

Comment:

L’artiste nous livre ici une composition émouvante qui réinterprète La Sainte Famille, dite la Grande Sainte Famille de François Ier, peinte en 1518 par Raphaël (fig. 1, INV. 604, musée du Louvre, Paris), tout en l’adaptant à l’univers flamand. Ce dernier tableau avait été offert l’année même de sa réalisation par le pape Léon X au roi de France. Ce fait est particulièrement intéressant puisqu’il nous renseigne sur la possible présence de notre artiste à Paris, ou plus généralement en France, dans les années 1520-1530. Le foyer flamand à Paris, à Fontainebleau ou sur les bords de la Loire, est tout aussi important que le foyer italien comme l’a révélée l’exemplaire et récente exposition François Ier et l’art des Pays-Bas1. Les voyages des artistes dépendent souvent des protections et des relations qu’ils ont l’occasion de nourrir au cours de leur carrière avec de grands personnages. Le bruxellois Bernard van Orley, surnommé le « Raphaël flamand » reprit lui aussi ce motif principal de la Vierge et de l’Enfant dans un tableau aujourd’hui conservé au musée du Prado.

Notre artiste – bien que son identité exacte nous soit encore inconnu – est très certainement actif à Malines dans le milieu cultivé et raffiné de Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas de 1518 à 1530, mais aussi à Anvers. Le chantournement en partie supérieure de notre panneau est par ailleurs typique du maniérisme anversois de cette même période. Influencé par Ambrosius Benson ou Adriaen Isenbrant, il développe néanmoins une touche qui lui est proche, empreinte d’une véritable douceur dans les carnations. S’il s’agit d’un artiste facilement identifiable en raison des petites têtes « de poupées » parfois un peu répétitives dans ses tableaux. Notre panneau démontre néanmoins qu’il peut procurer à chacun de ses personnages une psychologie proche et intense. Si la réalisation des drapés révèle probablement la collaboration d’assistants, la qualité des figures et le merveilleux état de conservation de notre beau panneau de chêne soulignent l’immense talent de notre peintre.

Le grand collectionneur Johann Peter Weyer (1794-1864), fig. 2, ne s’y est pas trompé en faisant l’acquisition de notre tableau que l’on retrouve dans sa fameuse vente après-décès. Architecte de la ville de Cologne entre 1822 et 1844, il avait fait fortune dans de judicieux placements boursiers et immobiliers qui lui offrirent l’opportunité de collectionner à grande échelle : avec près de 600 tableaux parmi lesquels les plus grands artistes, il était un des plus grands collectionneurs en Allemagne au XIXe siècle. Philanthrope, il fit bâtir en 1846 une luxueuse galerie (fig. 3) adjacente à sa maison du centre de Cologne afin de rendre accessible sa collection à un large public d’amateurs. Deux ans avant sa mort, il se trouve ruiné par des placements peu judicieux et se voit contraint de vendre ses biens. Notre tableau se retrouve sous le numéro 276 de la vente de sa collection qui a lieu entre le 25 et le 30 août 1862 à Cologne sous le marteau de Heinrich Lempertz de la maison Herbele.


1-     François Ier et l’art des Pays-Bas, exposition à Paris, musée du Louvre, 18 octobre 2017-15 janvier 2018.

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