Lyon, Jean de Tournes et Guillaume Gazeau, 1558.
In-4, maroquin marron orné dans le genre Du Seuil de filets dorés et à froid se rejoignant dans les angles, fleuron central et d’angle dorés à motif de grenades à tige foliacée, dos à 5 nerfs, tranches dorées (Reliure de l’époque, italienne ?).
Brunet, V-853 // Cartier, Tournes, 422 // Cioranescu, 21475 // De Backer, 510 // Tchemerzine-Scheler, V-893-b.
(8f.)-97-(1f. blanc manquant ici) / A-B4, a-l4, m6 / 160 × 235 mm.
Édition originale très rare de ce discours en prose sur l’astrologie. Pontus de Thyard (1521-1605), en parallèle de ses poèmes amoureux,
rédigea plusieurs essais philosophiques, dans lesquels il s’intéressa, tout prélat qu’il était, à la marche de l’univers et à la nature du monde. Il y développa des théories hardies, tout en affichant un prudent respect pour la cosmologie aristotélicienne qui fait de la Terre le centre de l’univers.
Son Mantice, qui fait l’éloge de l’astrologie, parut anonymement à Lyon chez Jean de Tournes en 1558. L’imprimeur-libraire, dans une épître liminaire au lecteur, défend l’étude de cette science injustement délaissée par les mathématiciens, & par leur grossier naturel outrageusement prohibee (alors qu’elle est) de tous temps, & des plus libres cerveaux tousjours congnue, admiree & experimentee. Il insiste sur la réalité de l’astrologie, issue de la volonté divine : ce grand, merveilleux, & irreprehensible Ouvrier n’auroit sans grandissime raison prevoyante creé & assis tel continuel ordre de si divins & perpetuelz mouvemens de tant de luminaires, feux, & splendeurs illustres…
Le volume est orné sur le titre d’un encadrement d’arabesque cintré (n° 30 selon la classification de Cartier) et de la marque aux vipères de Jean de Tournes (vip.o.) ; au verso du titre, portrait de l’auteur âgé de 31 ans gravé sur bois et deux grandes lettrines à fond criblé dans le texte.
On trouve imprimées, entre l’épître de l’imprimeur et la table, deux pièces de vers, en latin et en français, de Guillaume Des Autels, cousin de Pontus de Thyard et lui-même poète. De Backer et Brunet signalent que ces pièces ne se trouvent pas dans tous les exemplaires, ce dont nous nous étonnons car cela impliquerait la suppression de la dernière page de l’épître de Jean de Tournes et la première page de la table.
Mention ancienne en latin sur le titre Pontus Tiardii [?] Op[er]a. Reliure tachée et anciennement restaurée aux coins et aux coiffes.
Mouillure marginale à l’ensemble des feuillets.
Provenance :
Miquelangis Sorcillien (ex-libris manuscrit daté 1637 sur une garde) et Michel de Bry (ex-libris, 5-6 décembre 1966, n° 203).