En placage de bois de rose et amarante, ornementation de bronze ciselé et verni, dessus de cuir doré aux petits fers, la ceinture ouvrant par trois tiroirs, les côtés ornés de masques féminins, les pieds cambrés surmontés de masques de satyres ; petits accidents
H. : 79 cm (31 in.)
l. : 200 cm (78 ¾ in.)
P. : 92 cm (36 ¼ in.)

Provenance :
Vente Sotheby's Monaco, le 25 octobre 1981, lot 100 ;
Acquis au cours de cette dernière par les parents de l'actuel propriétaire ;
Collection privée italienne.

An early Louis XV gilt-varnish mounted, tulipwood and amaranth bureau plat, circa 1725

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Cet important bureau plat, exécuté pendant les premières années du règne de Louis XV, conserve encore des réminiscences des grands bureaux plats de la Régence, notamment de ceux réalisés par André-Charles Boulle, vers 1710-1720. Il appartient à un petit groupe de bureaux, vraisemblablement exécutés par un très bon ébéniste comme Noël Gérard (†1732) ou Etienne Doirat (†1736).

Ainsi, on a attribué à Doirat un bureau qui avait appartenu au naturaliste George-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), dont l'inventaire après décès mentionne dans son appartement au Jardin du roi, "un grand bureau en bois de placage garni au-devant de ses tiroirs et couvert de maroquin noir, ornement en cuivre" et qui resta dans sa descendance jusqu'à sa vente, le 9 avril 2008, par Sotheby's à Paris, sous le numéro 84.

L'aspect de ce dernier bureau indiquerait une exécution un peu plus tardive, alors que sur le nôtre, les courbes des tiroirs épousant plus harmonieusement la ceinture du meuble, le placent, stylistiquement, vers la fin de la Régence et pendant les premières années du règne de Louis XV. Malgré le galbe des pieds et une composition comparables à ceux de notre pièce, on retrouve cependant des lignes assez austères sur des bureaux encore plus anciens, qui sont estampillés par Noël Gérard, tel celui vendu par Sotheby New York, le 19 octobre 2002, n°105, ou qui sont attribués à cet ébéniste, tel celui vendu par Sotheby's Londres, le 4 décembre 2007, n°50.

Sur ces deux bureaux les chutes à bustes de femmes sont inspirées directement des bronzes de Boulle, à l'instar du masque féminin coiffé de palmettes qui orne chaque côté de notre bureau.

Enfin, il présente des similitudes avec un autre bureau vendu au palais Galliera par Me Ader, le 9 juin 1972, n°14, puis chez Christie's Londres, le 2 décembre 1976, n°76 et avec un second, attribué à Antoine Gaudreaus, vendu chez Christie's Londres, le 6 juillet 2016, n°135.

Mentionnons également les masques d'hommes barbus coiffés de palmettes qui forment les chutes en bronze doré de notre bureau, qui sont identiques à ceux présents sur une commode provenant de l'ameublement du duc de Westminster, vendue chez Christie's Londres, le 5 juillet 2007, n°38.