En bronze ciselé et doré, surmontés d'un pot à feu orné d'un masque féminin, les anses garnies de serpents, reposant sur un socle à décor de portraits en médaillons, soutenus par un nœud de ruban, représentant Henri IV et Louis XIV, de mufles de lion sur les côtés, et de feuilles d'acanthe en frise
Hauteur : 38 cm. (15 in.)

A PAIR OF LOUIS XVI ORMOLU CHENETS, ATTRIBUTED TO QUENTIN-CLAUDE PITOIN

Le répertoire décoratif, sa richesse et la grande qualité d'exécution de ces chenets rappellent les œuvres de Quentin Claude Pitoin, marchand-fondeur, doreur du Roi.

Le principe des vases ornés d'un mascaron, les anses animées de guirlandes, reposant sur une base garnie d'un médaillon retenu par une chute de feuillage nouée, se retrouve sur plusieurs exemples livrés par Pitoin au Garde Meuble. Citons la paire de chenets livrée le 11 mai 1771 pour la chambre à coucher de la comtesse de Provence à Versailles décrits comme suit :
Un fort feu en vase et recouvrement de bronze doré d'or moulu de 20 pouces de profondeur. Le piédestal quarré orné sur la face de panneaux de mozaiques et au-dessus un médaillon avec deux branches de laurier qui tombent perpendiculairement, le vase posé dessus orné d'une tête de mascaron d'où sort de la bouche deux guirlandes de feuilles de laurier qui passent de chaque côté des piédestaux en forme de guaine orné de cannelures sur les faces, de feuilles d'eau et graines. (A.N. O1 3319, fol. 54, verso). Le même modèle fut livré en 1773 pour les appartements de la comtesse d'Artois à Versailles.

Une paire de chenets comparable apparaît dans la vente Bergeret du 22 avril 1786, n°407 :
Un Feu d'une bonne forme, composé d'un vase à anse à baguettes, guirlandes de feuilles & mascaron sur son piédestal de forme quarrée, à panneaux en mosaïque, & médaillon (…).

Ici les guirlandes des vases ont été remplacées par des serpents, tandis que le socle n'est pas à fond mosaïqué. Cependant, on retrouve les mufles de lions sur la paire de chenets à motif de lyre livrée par Pitoin en 1777 pour M. de Fontanieu, Intendant Général des meubles de la Couronne puis un autre fourni en 1779 pour le cabinet de Marie Antoinette.

Quentin Claude Pitoin entra à l'Académie de Saint-Luc en 1752 en tant que fils de sculpteur. Il épousa la fille de d'Antoine Lelièvre auquel il succèda en tant que doreur du roi. A sa mort, en 1777, il employait Nicolas Henry, Louis Gabriel Feloix, Bernard Douet, Louis Agy et Nicoals France. Son fils, Claude-Jean, reçu maître en 1778, lui succéda comme ciseleur du Garde-Meuble de la Couronne.