375
Jean-Michel PICART Anvers, 1600 – Paris, 1682
Composition au bouquet de fleurs, prunes et abricots
Estimation :
30 000 - 40 000 €

Description complète

Composition au bouquet de fleurs, prunes et abricots
Huile sur toile

Composition with bouquet of flowers, plums and apricots, oil on canvas, by J.-M. Picart

20.08 x 25.20 in.

51 cm x 64 cm
Provenance :

Collection de Madame Weisweiller, Paris, en 1962 ;

Collection de François Munich (1911-1994), Paris ;

Vente anonyme ; Monaco, Christie’s, 4 décembre 1992, n° 39 ;

Galerie Sanct Lucas, Vienne, en juin 1995 ;

Chez Eric Turquin ;

Acquis auprès de ce dernier par l'actuelle propriétaire ;

Collection particulière, France

Bibliographie :

Curt Benedict, « Petits maîtres de la nature morte en France », L’œil, n° 91-92, juillet-août 1962, repr. p. 38

Michel Faré, La nature morte en France. Son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, Genève, 1962, II, n° 83, repr.

Michel Faré, Le Grand Siècle de la Nature morte en France, le XVIIe siècle, Fribourg, 1974, p. 91 

Commentaire :

Dans une lettre adressée à Louis-François Dubois de Saint-Gelais, historiographe et secrétaire de l’Académie, Nicolas Vleughels relate avec emphase l’arrivée et l’installation de son père Philippe Vleughels à Paris dans les années 1640. Il décrit avec précision les réseaux de sociabilité et d’entraide des immigrés flamands et néerlandais établis à Paris et évoque le rôle pivot joué par le peintre et marchand Jean-Michel Picart :


« le lendemain, jour de Sainte-Geneviève, les nouveaux venus furent conduits par leurs compatriotes à voir les beaux tableaux qui étoient dans les églises (…) Dans la promenade, mon père dit qu’il ne cherchoit qu’à travailler. Calf [Willem Kalf], qui l’avoit pris en affection, lui dit que pour peu qu’il peignit, il lui trouveroit de l’ouvrage. Il le mena le lendemain chez un nommé Picard, aussi Flamand, qui demeuroit où depuis on a vu demeurer M. Hérault, en face du Cheval de bronze [la statue équestre d’Henri IV, par Giambologna et Pietro Tacca]. Il étoit peintre de fleurs ; mais il étoit plus marchand que peintre, et entretenoit des jeunes gens à faire des copies ou à faire d’autres ouvrages ; car c’étoit à lui la plus part du temps qu’on s’adressoit lorsqu’on avoit de l’ouvrage à faire. Il reçut mon père, le logea et lui donna à travailler » 1.


D’origine anversoise, Jean-Michel Picart s’établit à Paris vers 1631 et s’implante rapidement dans la capitale. Après avoir séjourné à Saint-Germain-des-Prés, il développe un important atelier situé sur la place Dauphine dans lequel il reçoit ses compatriotes et œuvre à l’importation de tableaux flamands, écritoires et cabinets à Paris en s’associant à un marchand anversois resté dans les Flandres, Matthys Musson (1598-1678), entre 1650 et 16762. Entrepreneur brillant, il semble avoir compté Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans et son époux Philippe, duc d’Orléans parmi ses clients.

Notre tableau peut être associé à d’autres œuvres de l’artiste comme celle autrefois conservée dans la collection Pierre Landry. Certains éléments figuratifs comme le vase en verre de forme arrondie ou les fleurs de jasmin délicatement retombées au premier plan s’observent sur ces deux tableaux qui présentent la même matière lisse extrêmement délicate. Les pêches encore sur leur branche placées sur la droite de la composition rappellent celles qu’il peint sur le tableau aujourd’hui conservé au Portland Museum of Art (Oregon) (fig. 1). Notre tableau, sans doute exécuté vers 1640, présente, sous couvert d’une apparente simplicité, le raffinement exquis d’une œuvre précisément composée. Au cours de sa longue carrière, son style évoluera vers des compositions florales plus extravagantes richement drapées peintes pour orner les résidences de Louis XIV.


1.     Louis Dussieux, Eudore Soulié, et alii, Mémoire inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, 1854, tome I, p. 356-357.

2.     Voir sur les relations professionnelles qu’entretiennent les deux hommes : N. De Marchi et H. J. van Miegroet, « Novelty and fashion circuits in the mid-seventeenth century Antwerp-Paris trade », Journal of Medieval and Early Modern studies, 28, 1998, p. 201-246.

Commissaire-priseur

Matthieu FOURNIER
Commissaire-priseur
Tél. +33 1 42 99 20 26
mfournier@artcurial.com

Contacts

Léa PAILLER
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 16 50
lpailler@artcurial.com

Ordres d’achat & Enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions