Signé 'Préault' et titré 'ANDRE.CHENIER' sur la base
Hauteur : 41 cm
The poet André Chénier, plaster, red patina, signed, by A. Préault
H. : 16.14 in.
en rapport :
Isabelle Leroy-Jay, Sylvain Bellenger, Catherine Chevillot, Charles W. Millard, Auguste, Préault : sculpteur romantique : 1809-1879, cat. exp. Paris, Musée d'Orsay, 20 février-18 mai 1997, Blois, Château de Blois, 20 juin-28 septembre 1997, Amsterdam, Van Gogh Museum, 17 octobre 1997-11 janvier 1998, p.54, p.70, notice 120 p.198, p. 199, 248, 269.
Œuvres en rapport :
Auguste Préault, André Chénier, 1856-1857, statue en pierre, H. 300 cm, Paris, musée du Louvre, Aile Henri II
Edouard Baldus, Chénier, statue d’Auguste Préault, décor du Palais du Louvre, Paris, entre 1855 et 1857, épreuve en papier albuminé à partir d'un négatif verre, contrecollée sur planche, dim. 17,8 x 7,7 cm, Paris, musée d’Orsay, inv. PHO 1998 2 40 2
Cette maquette préparatoire en plâtre patiné représentant le poète André Chénier constitue un rare témoignage de l’histoire du Palais du Louvre. Elle a été réalisée par Auguste Préault dans le contexte de l’important chantier voulu par Napoléon III et dirigé à partir de 1854 par l’architecte du Louvre Hector Lefuel.
Désireux de participer à ce prestigieux chantier et après plusieurs demandes infructueuses, Préault se voit finalement confier en 1856 l’un des éléments de ce colossal programme de plus de trois cents sculptures pour le nouveau décor du palais. La statue d’André Chénier est réalisée en seulement cinq mois et Charles Bataille commente ainsi son exécution : ‘’Préault a presque fait de l’académie, mais de l’académie vraie, intelligente, lumineuse, éclairée intérieurement’’ (p.54 de l’ouvrage de Leroy-Jay).
Avant même que la statue de Chénier ne reçoive sa validation officielle, Préault demande une nouvelle commande et reçoit l’accord pour la création des deux groupes colossaux de la Guerre et de la Paix, destinés au toit de l’ancien Louvre donnant sur la Place du Carrousel.
Cette commande marque la consécration pour cet artiste majeur du courant romantique au tempérament pourtant sulfureux et à la carrière jusque-là erratique.
Préault est un lecteur assidu d’André Chénier, cet auteur politique hautement impliqué dans la Révolution dont l’œuvre poétique et engagé préfigure le mouvement romantique.
Le sculpteur se soumet ici à un exercice académique allant à l’encontre même de son tempérament. Ainsi Eugène Noël écrit : « ...on lui fait sculpter un A. Chénier quand tout en lui eût voulu faire un Danton. »(Lettre d’Eugène Noël à Alfred Dumesnil daté du 29 janvier 1857, conservée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, cité p.74 note 76).
Le poète en costume d’époque directoire tenant dans la main droite un papier enroulé, bien campé sur ses deux pieds, la tête légèrement levée, semble déclamer les vers de sa célèbre « Jeune Tarentine ». Les traits du visage ne sont pas encore façonnés.
Notre esquisse est incisive, finalement plus animé que la version définitive à l’attitude moins naturelle.
La sculpture définitive s’inscrit dans la galerie des célébrités françaises décorant les balustrades des terrasses des bâtiments du ‘Nouveau Louvre’’ entre le Pavillon de Sully et l’angle sud, Aile Henri II.