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Jean Joseph Xavier BIDAULD Carpentras, 1758 - Montmorency, 1846
Le passage de la rivière avec un dessinateur et sa famille
Estimation :
80 000 - 120 000 €

Description complète

Le passage de la rivière avec un dessinateur et sa famille
Huile sur toile

Signée et datée 'J.ph Bidauld / 1806' en bas à droite


The crossing of the river with an artist and his family, oil on canvas, signed and dated, by J. J. X. Bidault

34.44 x 50.19 in.

87.5 cm x 127.5 cm
Provenance :

Peut-être vente anonyme ; Paris, 21 février 1924 (comme Le Passage de la rivière, vendu avec son pendant Le Départ pour la chasse)

Expositions :

Peut-être salon de 1806, n° 41 sous le titre « Paysage »

Commentaire :

Œuvre en rapport :

Le pendant de ce tableau est passé en vente en 2011 (vente anonyme ; New York, Christie's, 26 janvier 2011, n° 53)


Au début des années 1800, de nombreuses commandes parviennent à l’artiste. L’Etat lui accorde une indemnité de logement qui lui permet de se consacrer entièrement à son art. En 1807, Caroline Murat lui commande une série de tableaux pour le Palais de l’Elysée avec la participation de Carle Vernet (1758 - 1836). L’année précédente, en 1806, l’artiste expose qu’une seule toile au Salon, un paysage sans plus de précision.

Bidauld réalise ici une œuvre ambitieuse que nous pouvons mettre en relation avec un autre tableau commandé par Joseph Bonaparte et lui aussi daté 1806 aujourd’hui conservé au musée des Beaux-Arts d’Indianapolis1.Résidence de campagne de Joseph Bonaparte à partir de 1798, le château et le parc de Mortefontaine, témoins du mariage de Joachim Murat et de Caroline Bonaparte, furent très admirés des artistes notamment d’Elisabeth Vigée-Lebrun et d’Hubert Robert. Bidauld, paysagiste préféré des Bonaparte, s’y rend régulièrement et entame au début du XIXe siècle une série de toiles pour le compte du souverain. Nous pensons que l’artiste se place ici sur les bords du lac, dans un thème qu’il affectionne. La lumière diaphane baigne la composition, et accentue, par les petites touches sur les feuillages, le scintillement des arbres. Sur le bord droit, le peintre, peut-être Bidauld lui-même, fixe sur le papier le souvenir de cette journée. La composition s'anime de petits détails anecdotiques. Le paysage, qui n’est pas une représentation absolument fidèle du parc, nous parait vaste et l’ambiance est presque contemplative pour un tableau qui se veut avant tout un témoignage heureux avant la chute de l’Empire quelques années plus tard. En 1831, nous retrouvons un thème semblable dans une œuvre présentée au Salon et représentant, cette fois, le parc d’Ermenonville situé à quelques kilomètres de là. A travers ce tableau, nous comprenons l’attrait et l’admiration que suscitait son travail chez ses contemporains. Le critique Pierre Jean Baptiste Chaussard résume, au Salon de 1806, les forces et les faiblesses du peintre : « (…) Les détails sont peut-être rendus avec trop de soins et d’exactitude cela leur donne de la sécheresse outre que plusieurs doivent se perdre à certaine distance mais son feuillé est large et touché, les fabriques sont bien éclairées et le ton est brillant et argentin » 2.


Nous remercions Stéphane Rouvet de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de cette œuvre dans un courriel en date du 10 octobre 2025 ainsi que pour la rédaction de cette notice.


1. Donnée par Paul H. Buchanan et Mrs. Robert W. Greenleaf, The Alliance of the Indianapolis Museum of Art, Alicia Ballard Fine Arts Purchase Fund and the Allen Whitehill Clowes Fund (inv. 1985.189)

2. Pierre Jean Baptiste Chaussard, Le Pausanias français ou Description du Salon de 1806, Paris, 1808, p. 427.



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