Signée 'Louis Heyrauld' en haut à gauche
(Restaurations, probablement anciennement marouflée sur un mur)
Sans cadre
Count Osmond's pack of dogs at the kennel of the Château de la Vénerie, oil on canvas, signed, by L. R. Heyrault
61.61 x 165.15 in.
Commandé par le comte d’Osmond vers 1857 pour son château de la Vénerie à Champlemy dans l’Allier ;
Probablement vendu avec le château en 1878 au baron Georges de Balorre (1856-1936), qui garda le chenil au moins jusqu’en 1892 ;
Collection particulière, Sologne
Le comte Rainulphe d’Osmond (1829-1891) fut une figure haute en couleurs dans l’histoire de la vénerie française. Parfait gentilhomme, éleveur de chevaux, cavalier hors-pair, spirituel, compositeur et musicien, cette figure de la haute société resta notamment célèbre pour sa passion pour la vénerie et ses récits de chasse dont Les hommes des bois et A la billebaude sont les plus célèbres.
Il vendit en 1857 le château de Pontchartrain hérité de ses parents et fît construire celui de Champlemy dans la Nièvre. Ce dernier fut entièrement conçu comme un lieu dédié à la chasse. Il avait commandé à Louis Heyrault huit grands tableaux à sujets de chasse, dont celui que nous présentons aujourd’hui. Cette propriété, au détail près - les boutons de portes étaient ornés en leur centre du bouton de l’équipage… - était consacrée au culte de la chasse.
L’exigence du maître d’équipage était sans limite, tant pour le décor intérieur de sa maison qu’il avait entièrement dessiné lui-même que pour son équipage : les chevaux étaient excellents, les piqueurs remarquables (dont le fameux Adolphe), les chiens primés à l’exposition universelle de 1865 (fig.1).
À la suite d’un accident de chasse à tir en 1850 - son fusil ayant explosé - il perdit son avant-bras et sa main gauche ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre ses chasses et de dépenser son immense fortune pour cette passion, comme tout veneur le sait, ravageuse ! En 1878, il vendit le château de la Vénerie et deux milles hectares des forêts de Charnouveau et des Garennes au baron Georges de Balorre.
Nous savons qu’en plus du vautrait, le comte d’Osmond découplait une meute de 25 beagles-harriers constituée pour le lièvre entre 1856 et 1865. Même si le pinceau du peintre n’est pas toujours fidèle, il est fort probable que notre meute de chiens soit celle-ci. En effet, avec leurs museaux courts, le nombre de chiens représentés sur notre toile est de … 25 !
Nous remercions Monsieur Bernard Tollu pour la richesse des éléments communiqués et son aide à la rédaction de cette notice.