Fonte ancienne, signée 'BARYE' sur la base
Petite étoile surmontée du n° 1 sur la terrasse
Hauteur : 35 cm
Lion and snake, bronze, brown-green patina, signed, by A.-L. Barye
H. : 13.77 in.
Famille Violet, propriétaire des boissons BYRRH, depuis au moins la fin du XIXe siècle ;
Puis par descendance ;
Collection particulière, France
Peut-être Exposition universelle de Paris, 1855
en rapport :
Michel Poletti, Alain Richarme, Barye, le catalogue raisonné des sculptures, Paris, 2000, modèle répertorié sous le n°A 51, p. 174
Musée du Louvre, Département des Sculptures du Moyen Age de la Renaissance et des Temps modernes, Sculpture française II : Renaissance et Temps modernes, Paris, 1998, p. 37
Isabelle Leroy-Jay Lemaistre, Béatrice Tupinier-Barrillon (dir.), La griffe et la dent : Antoine Louis Barye (1795-1875), sculpteur animalier, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 14 octobre 1996 - 13 janvier 1997, Lyon, Musée des beaux-arts, 16 octobre 1997-11 janvier 1998), p. 39-44
Œuvres en rapport :
Antoine Louis Barye, Lion au serpent, groupe en plâtre, 1832, signé et daté « BARYE / 1832 » sur la plinthe de la terrasse, H. 135 x 178,5 x 101 cm, Lyon, Musée des Beaux-Arts, n° inv. H 2457
Antoine Louis Barye, Lion au serpent (Lion des Tuileries), 1832, bronze, signé « BARYE / 1832 » sur le devant de la terrasse, porte le cachet du fondeur « AD » près de la queue du lion, porte la marque du fondeur « FONDU PAR HONORÉ GONON / ET SES DEUX FILS / 1835 » au revers, H. 135 x L. 178 x P. 96 cm, Paris, Musée du Louvre, n° inv. RF 1516
Lancé par le succès du Salon parisien de 1831, Antoine Louis Barye (1796-1875) confirme les espérances suscitées lors de l’exposition suivante en présentant un impressionnant plâtre représentant le Lion au serpent. Si ce type d’épisode est illustré par les peintres, il reste néanmoins inédit pour un sculpteur. L’œuvre frappe autant par la violence de son sujet que par sa virtuosité et son réalisme. Cette approche naturaliste coïncide avec l’arrivée de cinq lions et huit lionnes d’Afrique à la Ménagerie du Muséum à la suite de la prise d’Alger le 4 novembre 1830 par la France. Conçue dans une atmosphère chargée de tensions, une lecture politique de l'œuvre a également été proposée, identifiant le lion comme symbole du nouveau régime de la monarchie de Juillet - né sous les auspices de ce signe zodiacal - terrassant en 1830 les tentatives de révolte.
Le sujet de notre bronze occupe une place singulière dans la carrière du sculpteur puisque son succès amène le roi à lui commander un exemplaire en marbre, finalement abandonné au profit d’une version en bronze, destinée à être installée devant le Palais des Tuileries en 1836.
Notre rare, peut-être unique, épreuve est une réduction légèrement inférieure au tiers de l’exemplaire en bronze du musée du Louvre fondu par Honoré Gonon en 1835. Elle reprend précisément tous les détails du plâtre du salon de 1833, aujourd’hui conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon. À la vente après décès de Barye en 1876, c’est Hector Brame qui achète cette version, qui se distingue par sa terrasse naturaliste, en vue d’une édition posthume qui n’existera qu’à demi-grandeur (H. 58 cm). Nulle trace formelle de notre bronze, d’une qualité de fonte pourtant exceptionnelle, n’est attestée dans la littérature traitant du modèle du Lion des Tuileries. Tout au plus, peut-on mentionner que l’Atelier de Barye, entre 1857 et 1875, en a fondu quelques rares exemplaires. Il est tout de même à noter qu’à l’Exposition Universelle de 1855, le sculpteur présente une épreuve unique décrite comme : « Le Lion des Tuileries, en raccourci ». Notre version présente une singulière estampille figurant le chiffre 1 surmonté d’une étoile. Faut-il y voir le poinçon personnel d’un grand collectionneur ou, peut-être, une marque liée à l’Exposition Universelle de 1855 ?