Huile sur toile noire
73 x 116 cm
Oil on canvas
28.74 x 45.66 in.
Galerie Bertrand Grimont, Paris
Acquis directement auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire
FR
Peintre de la vie postmoderne, des plateaux télé et des escalators en acier brossé, Derenne recadre jusqu’au vertige; il s’intéresse à l’anodin pour le hisser vers le mystérieux. De ces lieux de passage désertés se dégage une inquiétante étrangeté, au seuil de l’irréalité. Ce n’est donc pas un hasard si ses peintures font penser aux scènes de crime que Walter Benjamin voyait dans les clichés d’Eugène Atget, ces « images qui inquiètent celui qui les regarde ; [et pour lesquelles] le spectateur devine qu’il lui faut chercher un chemin d’accès. »
Ou peut-être une voie de sortie par un escalier qui semble infini. Autrefois symbole d’élévation spirituelle dans la clarté obscure d’un Rembrandt, de désir sexuel dans les pans de bruns de Duchamp et les couches de gris de Richter, l’escalier d’aujourd’hui ne reflète plus que la vanité des néons restés allumés alors que l’activité a cessé.
Pierre-Henri Foulon, 2016
EN
As a painter of postmodern life, TV studios and brushed steel escalators, Derenne reframes to the point of vertigo, taking an interest in the trivial and elevating it to the mysterious. These deserted passageways exude a disquieting strangeness on the threshold of unreality. It's no coincidence, then, that his paintings are reminiscent of the crime scenes that Walter Benjamin saw in Eugène Atget's photographs, those “images that worry the beholder; [and for which] the viewer guesses that he must seek a way in.”
Or perhaps a way out via a seemingly infinite staircase. Once a symbol of spiritual elevation in the obscure clarity of a Rembrandt, of sexual desire in Duchamp's swathes of brown and Richter's layers of grey, today's staircase reflects only the vanity of neon lights left on when activity has ceased.
Pierre-Henri Foulon, 2016