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COMMODE DEMI-LUNE D’ÉPOQUE LOUIS XVI
Estampille de Jacques-Laurent Cosson
Estimation :
10 000 - 15 000 €

Description complète

COMMODE DEMI-LUNE D’ÉPOQUE LOUIS XVI
Estampille de Jacques-Laurent Cosson

En placage de bois de rose et de bouquets fleuris au naturel sur fond de sycomore teinté, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus d'onyx restauré, la façade ouvrant par trois tiroirs et deux vantaux latéraux, reposant sur des pieds fuselés, estampillée plusieurs fois J.L.COSSON et poinçon de jurande JME, le plateau inscrit au revers "a seligman", étiquette imprimée au dos inscrite "EXPOSITION "L'ART FRANCAIS / AU SERVICE DE LA SCIENCE" / LABORATOIRES SCIENTIFIQUES / AVRIL MAI 1923 / N° d'Entrée N° du Catalogue (...) / Titre de l'œuvre : I commode demi lune / Nom et adresse du Propriétaire : Arnold SELIGMANN 23 Pl. Vendôme" ; restaurations, les entrées de serrure rapportées

H. : 90 cm (35 ½ in.)

l. : 111 cm (43 ¾ in.)

P. : 43,5 cm (17 ¼ in.)


Provenance :

Ancienne collection Arnold Seligmann (1870-1932) ;

Ancienne collection Alfred Loewenstein (1877-1928) ;

Puis par descendance jusqu'à l'actuel propriétaire.


Bibliographie : B.G.B. Pallot, Les meubles peints sur fond d'érable et sycomore, Connaissance des Arts, février 1987, p. 102 (reproduite).

La Renaissance de l'Art Français et des Industries de luxe, juin 1926, p. 359 (reproduite).


A Louis XVI gilt-bronze mounted, tulipwood and painted sycamore demi lune commode, stamped by Jacques-Laurent Cosson


Le XVIIIe siècle fut constamment à la recherche d’innovation technique et de raffinement ; c’est ainsi que des meubles couverts de laque de Chine, de vernis Martin, de tôles peintes ou de plaques de porcelaine furent créés sous les règnes de Louis XV et Louis XVI.


Les meubles plaqués de sycomore peint s’inscrivent dans cette tradition, mais leur production fut extrêmement limitée dans le temps, de 1770 à 1800 environ.

Notre commode appartient donc à un corpus très restreint dont seulement sept exemplaires sont connus :

  • Une commode estampillée par Joseph Baumhauer (vente Jaime-Ortiz Patiño, vente Sotheby’s New York, le 20 mai 1992, lot 93) ;
  • Un secrétaire en armoire non estampillé, attribué à Joseph Baumhauer, et provenant, comme la précédente commode, de l’ancienne collection de Nicolas Beaujon ; ce dernier est conservé à Waddesdon Manor ;
  • Un chiffonnier estampillé par Ferdinand Bury et Jean-Baptiste Tuart II (ancienne collection Arnold Seligmann, Jean Davray, Jean Gismondi, Roberto Polo, puis vente Sotheby’s Paris, le 16 décembre 2004, lot 173) ;
  • Une paire de meubles d’entre-deux attribués à Ferdinand Bury (ancienne collection des comtes de Rosebery à Mentmore Towers, vente Sotheby’s les 18-20 mai 1977, lot 452, puis ancienne collection Riahi, vente Sotheby’s Paris, le 6 juillet 2017, lot 140) ;
  • Une paire de cabinets en suite aux deux meubles d’entre-deux précédents (ancienne collection des comtes de Rosebery à Mentmore Towers, vente Sotheby’s les 18-20 mai 1977, lot 451) ;
  • Une paire de bas d’armoires (l’un des deux est conservé dans les collections des comtes de Rosebery à Dalmeny House, Écosse) ;
  • Une paire de consoles réalisées plus tardivement que les précédents exemples, sous le Consulat, et conservée dans les collections de la Banque de France.


Parmi ces meubles, les deux premiers sont identifiables dans la vente du banquier de la Cour, Nicolas Beaujon, en 1787 : le catalogue de la vente nous apprend également que l’illustre amateur « en avait ordonné la distribution et le goût » et que le peintre chargé de la décoration était Jean-Louis Prévost « le Jeune » (1740-1810). La mise en œuvre de tels meubles nécessitait donc l’implication d’un tiers coordonnant les travaux de l’ébéniste et du peintre, mais aussi l’intervention du bronzier et du marbrier. Pour l’ensemble Beaujon, ce fut son architecte attitré Étienne-Louis Boullée qui s’en chargea.


En ce qui concerne le chiffonnier doublement estampillé, ainsi que les cabinets de Mentmore, on peut supposer que la mode lancée par Beaujon fut reprise par l’ébéniste et marchand mercier avisé Jean-Baptiste II Tuart ou bien par Cosson, comme c’est le cas pour notre commode.


Il est fort probable que de tels meubles prirent place dans des lambris décorés dans le même esprit et constituaient ainsi un décor totalement homogène. L’architecte Le Carpentier fit aménager pour le prince de Condé, au Palais Bourbon, un boudoir peint par Deleuze en faux bois de rose et carreaux de porcelaine peints de mille bouquets de fleurs imitant la porcelaine de Sèvres : dans l’un des pans coupés, un secrétaire peint également à l’imitation des carreaux s’intégrait parfaitement au décor. Toujours dans les années 1770, à Paris, rue de Varenne, la comtesse d’Orsay disposait d’un boudoir peint par Hugues Taraval dans le tout nouveau style arabesque, où une niche abritait un secrétaire à hauteur d’appui, également décoré d’arabesques peintes.


UNE PROVENANCE PRESTIGIEUSE


Notre commode bénéficia d’une provenance prestigieuse ; elle appartenait au grand antiquaire Arnold Seligmann, et c’est dans l’un des fastueux salons de son hôtel particulier de la Place Vendôme que notre commode est illustrée au milieu des années 1920 (cfr. La Renaissance de l'Art Français et des Industries de luxe, juin 1926, p. 356-359), où elle est dite avoir été exécutée pour Madame Du Barry.


C’est probablement directement auprès d’Arnold Seligmann que la commode fut acquise par le collectionneur belge Alfred Loewenstein. Entre 1919 et 1920, il confia à l’architecte belge Armand Sigwalt la construction de l’hôtel Loewenstein, son hôtel particulier situé au 35, rue de la Science à Bruxelles, destiné à abriter sa riche collection d’art.


Cet homme d’affaires était, avant sa mort tragique survenue en 1928, la troisième fortune au monde, juste derrière Henry Ford et John Rockefeller ; c’est dans sa descendance directe que cette commode est restée jusqu’à nos jours.


*Information aux acheteurs :

Pour une sortie de l'UE, un CITES de ré-export peut être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur.

Des restrictions peuvent s'appliquer selon le pays de destination.


*Information to the buyers :

For an exit from the EU, a CITES re-export certificate will be necessary, at the buyer's expense.

Restrictions can apply depending on the country of destination.

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