Ces trois fragments de frise en bois sculpté, probablement datables de l’époque saadienne (XVIᵉ–XVIIᵉ siècle), témoignent de la persistance du vocabulaire ornemental hérité des ateliers mérinides. Leur décor, constitué de rinceaux, de palmettes et de hampes verticales se nouant en entrelacs géométriques, se déploie dans un relief peu différencié et relativement plat, caractéristique de la sculpture saadienne. Cette exécution rigoureuse, fondée sur le contour et la répétition, contraste avec le modelé plus nuancé des productions mérinides antérieures. Ces éléments, sans doute issus d’un bandeau ou d’une corniche, illustrent la continuité mais aussi la stylisation progressive de l’art du bois marocain à la charnière du Moyen Âge et de l’époque moderne. Un exemplaire assez similaire est passé en vente chez Christie’s le 31 mars 2009, lot 118.

Ces panneaux ont été réutilisés pour former un grand coffre dont le couvercle et le panneau arrière ont aujourd'hui disparu. Cet assemblage datait vraisemblablement du XIXe siècle. Ils sont ici présentés en frise tel qu'à l'origine.