Gouache sur papier
Signé et daté en bas à droite "66"
100 x 150 cm
Gouache on paper
Signed and dated lower right "66"
39.37 x 59 in.
Acquis directement auprès de l'artiste en Algérie circa 1966 et conservé dans la famille de l'actuel propriétaire.
Collection particulière, France
Baya, Femmes en leur jardin, collectif, coéd. IMA / CLEA / Barzakh / Images plurielle, 2022, p. 180-181 et 183 (œuvres similaires)
Lot en provenance hors Maroc
Au milieu des années 1960, Baya connaît l’une de ses périodes les plus fécondes. Sa première exposition personnelle depuis l’indépendance de l’Algérie intitulée BAYA. Vingt peintures récentes, est organisée en 1966 à la Galerie Pilote à Alger. Stimulée par cette exposition, l’artiste entame une série de gouaches grands formats d’un mètre sur un mètre cinquante. Ces compositions présentent de larges natures mortes aux instruments de musique ou de grands paysages luxuriants comme ici avec ce Jardin d’Eden de 1966. L’artiste y représente un monde idyllique peuplé d’oiseaux, de rivières, d’arbres verdoyants et de paisibles villages aux couleurs flamboyantes associant le rose indien, le vert d’émeraude et le jaune d’or.
Baya, de son vrai nom Fatma Haddad (1931-1998) est élevée par sa grand-mère qui travaille dans une ferme. La sœur de la propriétaire, Marguerite Caminat, une peintre française résidant à Alger, prend Baya sous son aile à partir de 1943. Arrivée chez elle pour aider aux tâches ménagères, c’est finalement là qu’elle découvre l’art et commence à modeler des personnages ou des animaux en argile. C’est le sculpteur Jean Peyrissac, auquel Marguerite a donné quelques œuvres de la jeune artiste, qui montre ses essais à Aimé Maeght, de passage à Alger. Celui-ci organise une exposition dans sa galerie en 1947, qui attire l’attention des surréalistes. En 1948, Baya réalise des poteries et des céramiques à l’atelier Madoura à Vallauris où elle rencontre Picasso. En 1963, elle participe à l’exposition « Peintres algériens ». Ses œuvres sont régulièrement exposées en Algérie, en Europe et dans le monde arabe. Elle fait partie avec Aksouh, Benanteur, Bel Bahar, Khada, Guermaz et Mesli des artistes de la « génération de 1930 », fondateurs de l’art pictural algérien moderne.
In the mid-1960s, Baya experienced one of her most prolific periods. Her first solo exhibition since Algeria’s independence, entitled BAYA. Twenty Recent Paintings, was held in 1966 at the Galerie Pilote in Algiers. Inspired by this exhibition, the artist began a series of large-format gouaches measuring one meter by one meter fifty. These compositions feature large still lifes with musical instruments or lush landscapes, as seen here in Jardin d’Eden made in 1966. The artist depicts an idyllic world populated by birds, rivers, green trees, and peaceful villages in flamboyant colors combining Indian pink, emerald green, and golden yellow.
Baya, born Fatma Haddad (1931-1998) was raised by her grandmother who worked on a farm where the sister of the owner, a painter, took Baya into her home in 1943. She finally discovered art when she arrived at the sister’s house to help with household chores and began modelling figures and animals in clay. Marguerite gave some of the young artist’s works to Jean Peyrissac, who in turn showed them to Aimé Maeght during his visit to Algiers. Maeght organised an exhibition of her work at his gallery in 1947, which caught the attention of the Surrealists. In 1948, Baya worked on pottery and ceramics at the Madoura workshop in Vallauris, where she met Picasso. In 1963 her works were included in the exhibition “Algerian Painters”. She regularly exhibited in Algeria, Europe and the Arab world and, along with Aksouh, Benanteur, Bel Bahar, Khada, Guermaz and Mesli, was part of the artists of the “generation of 1930”, founders of modern Algerian pictorial art.