- Historique suivi, cédée à Renault directement par Philippe Streiff
- Équipée d'un V6 turbo Renault type EF15 (incomplet)
- Belle présentation cosmétique
Alors que, au début des années 1980, les moteurs turbo s'imposent progressivement en Formule 1, Tyrrell, qui s'est notamment distinguée en 1968 en permettant à Jackie Stewart et sa Matra de décrocher le titre de Champion du Monde de F1, est la dernière écurie à rester fidèle au V8 Ford atmosphérique. Jusqu'au Grand Prix d'Autriche du 19 août 1984 où aucun des deux pilotes Tyrrell, Stefan Johansson et Stefan Bellof, ne parvient à se qualifier. L'écurie anglaise doit donc se mettre au goût du jour et le fait en signant un accord avec Renault pour la fourniture d'un V6 turbo. C'est lui qui équipe la Tyrrell 014 qui succède au cours de la saison 1985 à la Tyrrell 012 atmosphérique, et qui permet à l'équipe britannique de rester dans la course. Elle est elle-même remplacée lors de la saison 1986 par la Tyrrell 015 qui fait ses premières armes au Grand Prix de Monaco. Mais, bien que la voiture soit assez fiable et que l'écurie fasse courir les excellents pilotes que sont Martin Brundle et Philippe Streiff, elle manque de mise au point et peine à marquer des points au championnat. Elle signe sa meilleure performance au dernier Grand Prix de la saison, en octobre en Australie, où Brundle et Streiff finissent 4e et 5e. Il faut préciser que les moteurs fournis par Renault à Tyrrell sont des moteurs "client" qui ne correspondent pas à la toute dernière version, au contraire de Lotus qui bénéficie d'un contrat plus favorable. Tyrrell se classe finalement septième au Championnat constructeur 1986.
A l'issue de la saison 1986, Philippe Streiff a l'opportunité de récupérer une monoplace Tyrrell 015 et, en 1994, il accepte de l'échanger avec le service des Relations Publiques de Renault, contre la monoplace Renault RE50-08 de 1984. Un courrier daté du 9 mai 1995, signé par Jean Robert, directeur du département Patrimoine et Innovation, et qui se recommande d'Alain Dubois-Dumée, directeur de la Communication, atteste de cette transaction. Il est contresigné par Philippe Streiff lui-même. La voiture fait ensuite l'objet d'une remise en état cosmétique aux ateliers Betesta pour pouvoir être utilisée à des fins d'exposition.
Elle est notamment prêtée au musée Matra de Romorantin au début de l'année 2002, puis à nouveau en 2009 et elle est exposée en janvier 2006 lors d'une opération "portes ouvertes" à la succursale de Renault-Boulogne. En septembre 2006, elle prend part à l'opération "World Series by Renault", au Mans.
Elle se présente aujourd'hui dans une livrée proche de celle qu'elle portait à Monaco, avec le nom de Philippe Streiff et son numéro 4, en plus des autocollants des sponsors de cette époque dont Data General et Kelémata, marque italienne de cosmétiques et parfumerie. Elle est équipée d'un moteur type EF15, n°501, qui est toutefois incomplet. L'habitacle très sommaire ne comporte que deux instruments, compte-tours et manomètre de pression de turbo, de rares interrupteurs et son volant d'époque, patiné par les mouvements du pilote.
Avec son V6 turbo et sa belle livrée blanche, cette Tyrrell illustre la saga des moteurs Renault turbo en Formule 1 et rappelle qu'ils ont équipé d'autres équipes que celle du constructeur, preuve de leurs performances et de leur excellente réputation parmi les écuries en lice. Tout en nous rappelant les qualités d'un pilote de talent, stoppé trop brusquement par son grave accident en 1989, cette voiture représente une opportunité rare d'acquérir une monoplace de cette période, une des plus fascinantes de l'histoire de la F1.
Competition car
Unregistered
Engine no. EF15 501
- Well-documented history, transferred directly to Renault by Philippe Streiff
- Fitted with a type EF15 Renault V6 turbo engine (incomplete)
- Attractively presented
At the start of the 1980s, while turbocharged engines gradually took hold in Formula 1, Tyrrell – which had made its mark in 1968 when it enabled Jackie Stewart and his Matra to win the F1 World Championship – was the last team to remain faithful to the naturally-aspirated Ford V8. Until, that is, the Austrian Grand Prix on 19 August 1984, at which neither of Tyrrell’s drivers, Stefan Johansson and Stefan Bellof, managed to qualify. The English team had to move with the times and therefore signed an agreement with Renault for the supply of a V6 turbo. This was fitted to the Tyrrell 014, which took over from the naturally-aspirated Tyrrell 012 during the 1985 season and allowed the British team to remain competitive. This was in turn replaced during the 1986 season by the Tyrrell 015, which made its debut at the Monaco Grand Prix. However, although the car was quite reliable and the team had two excellent drivers in Martin Brundle and Philippe Streiff, it was underdeveloped and struggled to score any points in the championship. Its best performance was in the final Grand Prix of the season, in October in Australia, where Brundle and Streiff finished 4th and 5th. It should be noted that the engines Renault supplied to Tyrrell were ‘customer’ engines and not to the latest specification, unlike Lotus, which had a more favourable contract. In the end, Tyrrell finished seventh in the 1986 Constructors’ Championship.
At the end of the 1986 season, Streiff had the opportunity to acquire one of the Tyrrell 015s, and in 1994, he agreed with Renault’s Public Relations department to swap it for the 1984 Renault RE50-08 racing car. A letter dated 9 May 1995, signed by Jean Robert, the director of the Heritage and Innovation department and citing Alain Dubois-Dumée, Renault’s Communications director, confirms the transaction. It is countersigned by Philippe Streiff himself. The car then received a cosmetic restoration in the Betesta workshops so that it could be used for display purposes.
In particular, it was loaned to the Matra museum in Romorantin at the start of 2002, and again in 2009, and in January 2006, it was displayed at an open day at Renault’s showroom in Boulogne. In September 2006, it took part in the ‘World Series by Renault’ operation at Le Mans.
It is presented today in colours close to those in which it raced at Monaco, with Philippe Streiff’s name and his number 4, as well as stickers of its sponsors at the time, among them Data General and Kelémata, an Italian cosmetics and perfume brand. It is fitted with a type EF15 engine, no. 501, which is, however, incomplete. The very basic cockpit has only two instruments – a rev counter and turbo boost gauge – a few switches and its steering wheel from the period, worn smooth by the driver’s movements.
With its V6 turbo and attractive white livery, this Tyrrell illustrates the epic tale of Renault’s turbo engines in Formula 1 and is a reminder that they were used by other teams and not just Renault itself, proof of their performance and their excellent reputation among the teams in contention. A reminder too of the skill of a talented driver, whose career came to far too sudden an end with his serious accident in 1989, this car represents a rare chance to acquire a single-seat racing car from this period, one of the most fascinating in the history of Formula 1.
Crédit photos © Peter Singhof