214
Elisabeth Louise VIGÉE-LE BRUN Paris, 1755 - 1842
Allégorie de la Poésie
Estimation :
80 000 - 120 000 €
Vendu :
328 000 €

Description complète

Allégorie de la Poésie
Huile sur toile

Signée et datée ‘Melle Vigée / 1774’ en bas à gauche 


Allegory of Poetry, oil on canvas, by E. L. Vigée-Le Brun

31.50 x 25.60 in.

80 cm x 65 cm
Provenance :

Collection de la marquise de Jocas, née Isaure de Richard d’Ivry (1876-1963) ;

Par héritage à sa nièce, Camille Frédault ;

Puis par descendance ;

Collection particulière, Paris ;

Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Me Delvaux, 19 décembre 2003, n°115 ;

Acquis lors de cette vente par les actuels propriétaires

Expositions :

Salon de l’Académie de Saint Luc, Paris, hôtel Jabach, août 1774, n°170

Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Paris, Grand Palais, 23 septembre 2015-11 janvier 2016, New York, The Metropolitan Museum of Art, 9 février-15 mai 2016, Ottawa, musée des Beaux-Arts du Canada, 10 juin-12 septembre 2016, p. 131, n°31 

Bibliographie :

Observations sur cette exposition des peintures, sculptures et autres ouvrages, Paris, 1774

Lettre à Mr. le Marquis de… sur les peintures exposées à l’hôtel Jabach en 1774, Paris, 1774

Louise Elisabeth Vigée Le Brun, Souvenirs, Paris, 1835-1837, t.1, p.338

Pierre de Nolhac, Madame Vigée Le Brun, peintre de la reine Marie Antoinette, 1755-1842, Paris, 1908, p.17 et p. 150

Jules Guiffrey, « Les Expositions de l’Académie de Saint Luc et leurs critiques (1751-1774) », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1910, p.116

W.H. Helm, Vigée Le Brun, Her Life, Works and Friendships, Londres, 1915, p.12 et p. 215

Joseph Baillio, « Quelques peintures réattribuées à Vigée Le Brun », Gazette des Beaux-Arts, 6ème pér., vol. XCIX, janvier 1982, p. 17

Joseph Baillio, Elisabeth Vigée Le Brun 1755-1842, cat. exp. Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1982, p. 17

Louise Elisabeth Vigée Le Brun, Souvenirs - Texte de l’édition originale illustrée de reproductions de l’œuvre réunies par Patrick Weiller, Paris, 2015, p. 225 repr.

Commentaire :

Comme beaucoup de femmes peintres de cette époque, Élisabeth Vigée-Le Brun est une artiste précoce qui vit de son art dès l’adolescence ayant appris le métier auprès de son père et reçu les conseils de quelques maîtres mais loin de toute formation académique interdite aux femmes.

Le succès venant, il lui est reproché de ne pas appartenir à une corporation professionnelle. Elle postule en 1774 à l’Académie de Saint Luc dont son père faisait partie, elle y est reçue la même année avec son amie, Rosalie Bocquet, et expose au Salon de cette institution qui se tient à l’hôtel Jabach. Elle y présente plusieurs tableaux dont trois sujets allégoriques: La Peinture, La Poésie et La Musique révélant ainsi son ambition d’être traitée comme peintre d’histoire. Joseph Baillio, spécialiste de l’artiste, pense avoir retrouvé La Peinture (fig. 1) dans une toile de forme ovale anciennement attribuée à François-André Vincent, La Musique est inconnue à ce jour (cf. Joseph Baillio, op.cit. 1982). D’après Joseph Baillio, cette toile est également ovale et formerait un triptyque dont La Poésie, de format rectangulaire, serait l’élément central.

Les tableaux sont remarqués au Salon et les critiques nombreuses: l’auteur anonyme des Observations sur l’exposition de Peintures… loue « le coloris (…) agréable, le pinceau facile, la touche sûre » de la « jeune virtuose » mais l’auteur de La lettre à Mr. le Marquis de… critique: « Sa poésie, sa musique et surtout sa peinture sont noires; le dessin est dur et les draperies lourdes: on voit que cette Demoiselle, remplie du désir de parvenir, consulte et cherche à imiter plusieurs maîtres ».

Si la jeune Vigée-Le Brun s’inspire ici d’une œuvre d’Annibal Carrache pour la composition (Vénus, satyre et deux putti conservé au musée des Offices à Florence), la touche délicate et le coloris brillant dénotent une sensibilité que partagent les artistes contemporains tel que Jean-Baptiste Greuze. La tonalité nacrée des chairs, travaillée en glacis finement colorés révèle une artiste accomplie, ce raffinement des tonalités est également visible dans le portrait de sa mère daté vers 1774-1778 (Madame Le Sèvre, née Jeanne Maissin, la mère de l’artiste en pelisse blanche, toile ovale, 65 x 54cm, coll. part.).

Commissaire-priseur

Matthieu FOURNIER
Commissaire-priseur
Tél. +33 1 42 99 20 26
mfournier@artcurial.com

Contacts

Margaux AMIOT
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 07
mamiot@artcurial.com
Charlotte NORTON
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 68
cnorton@artcurial.com

Ordres d’achat & Enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions