Collection Philippe Dennery

À l'actuel propriétaire par succession

Avec l’aimable concours de Monsieur Philippe Palasi pour l’héraldique.

Le bruit des rapières qui s’entrechoquent, l’odeur de la poudre et le panache des mousquetaires : voilà comment les romans « historiques » d’Alexandre Dumas ont façonné notre vision contemporaine du XVIIe siècle.

Pourtant un voile sombre et obscur recouvre les premières années du siècle : le régicide commis par Ravaillac, la régence de Marie de Médicis, l’influence de Concino Concini et de la Galigaï, l’affirmation du jeune Louis XIII, la guerre de Trente ans, le pouvoir de Richelieu, les tonnerres de la Fronde… ces tumultes modèlent les âmes et permettent au pouvoir royal de s’affirmer peu à peu, d’escarmouches en escarmouches, de batailles en batailles. Ainsi les rayons du roi Louis XIV - « nec pluribus impar » - viendront éblouir la fin du siècle de tous leurs feux.

Notre coffret fait partie de ces éléments du quotidien qui accompagnent les plus hautes personnalités du royaume, renfermant des objets précieux, des effets personnels ou des lettres. Son décor doré aux petits fers est particulièrement intéressant puisque le « L » sous couronne royale, chiffre du roi Louis XIII, y côtoie un mystérieux double « C » adossés qui pourrait faire référence au maréchal d’Ancre, le sulfureux Concino Concini (1569-1617).

Ce dernier personnage, décrit comme arrogant, jouit, avec son

épouse Léonora Dori, d’une influence importante sur Marie

de Médicis pendant la Régence. Il suscite rapidement la défiance

du jeune roi Louis XIII. Le 24 avril 1617, il est encerclé par le baron de Vitry, capitaine des gardes, alors qu’il franchit le seuil du château du Louvre. Il reçoit alors plusieurs coups de pistolets dans le visage et la gorge. À l’annonce de sa mort, Louis XIII aurait dit aux meurtriers : « Grand merci à vous, à cette heure, je suis roi ! »