Bronze à patine brun vert nuancé
Numéroté au dos de la base "AG 081"
H. : 155 cm
Bronze with dark brown green patina, numbered on the back of the base
H. : 61.02 in.
Collection Philippe Dennery
À l'actuel propriétaire par succession
L. D. Sanchez, Jean-Michel Frank & Adolphe Chanaux, Éditions du Regard, Paris, 1980, reproduit p. 204 (un autre exemplaire)
M. Butor, Diego Giacometti, Adrien Maeght Editeur, Paris, 1985, reproduit en noir et blanc p. 125 (un autre exemplaire)
D. Marchesseau, Diego Giacometti, Hermann, Paris, 1986, reproduit en couleur p. 11 (un autre exemplaire)
F. Francisci, Diego Giacometti, Catalogue de l’oeuvre, vol. I, Eolia, Paris, 1986, p. 115, reproduit en noir et blanc p. 30 (un autre exemplaire)
L. D. Sanchez, Jean-Michel Frank & Adolphe Chanaux, Editions du Regard, Paris, 1997, reproduit en noir et blanc pp. 115 et 250 (un autre exemplaire)
F. Baudot, Diego Giacometti, Editions Assouline, Paris, 1998, p. 77, reproduit en couleurs pp. 34 et 77 (un autre exemplaire)
C. Boutonnet, R. Ortiz, Diego Giacometti, Les Éditions de l’Amateur, Paris, 2003, reproduit en couleurs p. 34 (un autre exemplaire)
Berne, Kunstmuseum, Hommage an E.E.K, Meisterwerke von Giovanni, Alberto und Diego Giacometti aus der Sammlung von Eberhard W. Kornfeld, 2003, reproduit p. 93 du catalogue d'exposition (un autre exemplaire)
P.-E. Martin-Vivier, Jean-Michel Frank, l'étrange luxe du rien, Norma, Paris, 2006, reproduit en noir et blanc pp. 143, 198 et 250 (un autre exemplaire)
Paris, Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, L’Atelier d’Alberto Giacometti – Collection de la Fondation Alberto et Annette Giacometti, octobre 2007 – février 2008, n°275 reproduit en noir et blanc au catalogue d’exposition p. 409 (un autre exemplaire)
Cette oeuvre est référencée par la Fondation Alberto et Annette Giacometti dans sa base de données en ligne, Alberto Giacometti Database (AGD), sous le numéro 4716.
Un avis d'inclusion du Comité Giacometti sera remis à l'acquéreur.
A propos des arts décoratifs dans l’œuvre d’Alberto Giacometti, Thierry Pautot de la Fondation Alberto et Annette Giacometti écrit : « Dans une lettre à son galeriste Pierre Matisse de 1948, Giacometti rappellera le soutien de son frère et l’importance qu’il accordait aux arts décoratifs : « je ne peux faire des objets que parce que Diego travaille très bien et qu’il s’occupe de tout pour la fonte, etc., mais les objets m’intéressent à peine moins que la sculpture et à un certain point les deux se touchent ».
A partir de l’année 1929, en parallèle de son travail de sculpteur, Alberto Giacometti va créer, jusqu’au début des années 1950, des pièces décoratives, principalement dans le domaine du luminaire, d’abord pour le décorateur Jean-Michel Frank jusqu’en 1941, puis pour la Compagnie des arts français dirigée par Jacques Adnet par la suite. Près d’une centaine de modèles seront ainsi créés par Alberto Giacometti : lampadaires, lampes de chevet, lampes de table, appliques, suspensions, lustres, vases, lampes-coupes etc. et plus rarement à l’attention de ses amis Tériade, Aimé Maeght ou Louis Broder, quelques pièces de mobilier comme des consoles, guéridons, manteaux de cheminée, miroirs, chenets ou boutons de porte. La collaboration entre Alberto et Diego Giacometti pour la réalisation de ces pièces décoratives fut essentielle et constante. Ces « objets utilitaires » comme se plait à dire Alberto Giacometti, sont des objets d’exception, produits de manière artisanale.
Quatre luminaires des frères Giacometti ont donc trouvé naturellement leur place dans la demeure de Philippe Dennery : un lampadaire modèle « étoile », un lampadaire modèle « figure » et un lampadaire modèle « osselet », créations des années 30 pour Alberto, une « lampe en forme de bougeoir », création des années 60 pour Diego. Ces quatre pièces font écho par les formes qui les ont inspirées, aux objets antiques, égyptiens, et orientaux dont s’entourait Philippe Dennery. Thierry Pautot souligne : « les pièces créées par Giacometti évoquent des objets de fouilles comme exhumés par l’artiste de civilisation imaginaires ». Le graphisme filiforme du Zao Wou-Ki de la collection Dennery, répond ainsi aux fûts de bronze des lampadaires de Giacometti par leur présence dans l’espace. Il n’est d’ailleurs pas anodin que les créations d’Alberto se trouvent ici en symbiose avec la grande composition de Zao, les deux artistes s’étant connus dans les années 1950 puisque voisins rue du Moulin-Vert : « Il [Giacometti] venait souvent dans mon atelier. Nous étions voisins. Il aimait de ma peinture la partie figurative et plus tard il m’a souvent reproché d’être devenu abstrait », écrit Zao Wou-Ki dans ses mémoires « Autoportrait ».
Enfin, on songe aussi à l’art étrusque avec la tête de femme du lampadaire « figure », aux objets africains avec le lampadaire « osselet », à une vision surréaliste avec le lampadaire « étoile » ; comme une forme de synthèse des arts à travers le temps et les cultures dans l’espace intime de la collection.
Regarding the decorative arts in Alberto Giacometti’s work, Thierry Pautot from the Fondation Alberto et Annette Giacometti writes: "In a letter to his gallerist Pierre Matisse in 1948, Giacometti recalled his brother's support and the importance he attached to the decorative arts: 'I can only make objects because Diego works so well and takes care of everything for the casting, etc., but I am only slightly less interested in the objects than in sculpture, and at a certain point, the two meet.'"
Starting in 1929 and continuing until the early 1950s, alongside his work as a sculptor, Alberto Giacometti created decorative pieces, primarily in the field of lighting. At first, he worked for the decorator Jean-Michel Frank until 1941, then later for the Compagnie des Arts Français, directed by Jacques Adnet. Close to a hundred models were thus created by Alberto Giacometti: floor lamps, bedside lamps, table lamps, wall sconces, pendant lights, chandeliers, vases, cup-lamps, etc. More rarely, for friends like Tériade, Aimé Maeght, or Louis Broder, he also created furniture pieces such as consoles, side tables, fireplace mantels, mirrors, fire dogs, and door handles.
The collaboration between Alberto and Diego Giacometti in the creation of these decorative pieces was essential and constant. These "utilitarian objects," as Alberto Giacometti liked to call them, are exceptional items, crafted by hand.
Four light fixtures by the Giacometti brothers thus naturally found their place in the home of Philippe Dennery: a floor lamp model "étoile" (star), a floor lamp model "figure," and a floor lamp model "osselet" (small bone), all created by Alberto in the 1930s, and a "candleholder-shaped lamp," created by Diego in the 1960s.
These four pieces, through the forms that inspired them, echo the ancient, Egyptian, and Oriental objects with which Philippe Dennery surrounded himself. Thierry Pautot emphasizes: "the pieces created by Giacometti evoke excavated artifacts, as if unearthed by the artist from imaginary civilizations."
The slender, linear graphic style of Zao Wou-Ki’s painting in the Dennery collection thus resonates with the bronze shafts of Giacometti’s floor lamps through their presence in space. It is no coincidence that Alberto’s creations harmonize so well with Zao’s large composition, as the two artists knew each other in the 1950s when they were neighbors on rue du Moulin-Vert: "He [Giacometti] often came to my studio. We were neighbors. He liked the figurative aspect of my painting and later often reproached me for becoming abstract," wrote Zao Wou-Ki in his memoirs Self-Portrait.
Finally, one also thinks of Etruscan art with the woman's head on the "figure" floor lamp, of African objects with the "osselet" floor lamp, and of a surrealist vision with the "étoile" floor lamp—like a form of synthesis of the arts across time and cultures within the intimate space of the collection.