1 p. in-12 (15,6 x 11,3 cm) sur carte-lettre, adresse au verso, reste de timbre et cachets.

S’adressant à l’architecte, il fait un petit état des lieux de son travail :

« […] quel regret si vous ne voyez pas mes deux salons de cette année !!!!!

Les 5 grands bronzes qui vont partir ! et le projet de la pointe de Grave. »

Initié en 1922 par Albert Bartholomé qui recommande Bourdelle, ce projet vise à commémorer l’engagement des troupes américaines aux côtés de la France en 1917. Le monument devait se trouver à la pointe de la Grave, à l’embouchure de la Gironde, mais ne verra finalement pas le jour sous cette forme.

Il lui rapporte ensuite :

« Vu au Salon des Tuileries deux messieurs importants de Grenoble. Mr le Préfet et un autre grand personnage. Ils avaient dit tous les deux – et cela devant l’émotion soulevée par les 5 bronzes du Mt Alvear – leur REGRET qu’il faille à Grenoble faire un concours pour le Mt aux MORTS !!!!!!! Je vous avertis donc de cela : ils ont dit que le concours était INÉVITABLE, en s’en lamentant. Chut ! Cela entre nous, mais je dois vous redire leurs dires. Voilà, tout est possible [illisible] dix jours peut-être venir à Grenoble près de vous. Le travail énorme nous le permettra-t-il ? Pomette en serait si heureuse avec sa petite Margueritte. Mais il y a les vacances à la mer. Classiques, si fortifiantes. »

La réalisation du monument à la gloire du général argentin Carlos María de Alvear (1789-1852), actée en 1912, prendra 14 années à Bourdelle. Avant l’inauguration du monument à Buenos Aires en 1926, il est exposé au Salon des Tuileries, fondé en 1923 par Albert Besnard et Auguste Perret.

Il existe d’autres lettres au sujet d’un monument aux morts à Grenoble réalisé par Bourdelle, mais celui-ci semble n’avoir jamais vu le jour. Il a, en revanche, réalisé celui de la guerre de 1870 de Montauban, sa ville natale.