4 p. in-8 (12 x 19 cm) sur un bifeuillet, encre sur papier vergé.
Très belle lettre d’Edgar Degas à son amie Sophie Niaudet-Berthelot.
Il la félicite pour le mariage de sa fille Camille avec Charles Victor Langlois, auquel malheureusement il n’a pu assister : « j’ai trouvé en rentrant à Paris votre bonne lettre. Le mariage, si je n’y suis pas allé (par votre faute, ou celle de Louise, ou même la mienne puisque j’étais trop loin) je l’ai vu à temps, assez pour vous en écrire et vous en féliciter. Presque tous les torts sont donc de moi. »
Il lui annonce ensuite avoir reçu « enfin ! une lettre de Marguerite de là-bas, du 18 août, fort longue, de fort bonne humeur, très consolante pour nous. Les recommandations de vos amis Paz sembleraient devoir être aussi utiles et actives que nous le souhaitions. Vous leur aurez été d’un fameux coup d’épaules, ma chère Sophie, et les pauvres gens le méritaient bien. Marguerite allait écrire à ses amis, disait-elle, à vous d’abord. »
Contrit, Degas précise que « Célestine [la fille de Marguerite] m’avait écrit en vue de Montevideo, disant que la traversée avait été excellente et que tous allaient bien. J’aurais très bien pu vous écrire quelque chose là-dessus comme sur le mariage de votre charmante Camille. Et je ne l’ai pas fait, parce que je ne fais pas toujours ce que je dois. »
Sophie Niaudet-Berthelot (1837-1907), femme du chimiste Marcellin Berthelot, nièce de Louis Breguet, fut la première femme inhumée au Panthéon.
Marguerite Degas (1842-1895), sœur cadette du peintre, fut l’un de ses modèles favoris. Elle suivit son mari l’architecte Henri Fèvre à Buenos Aires en 1889 (quelques mois avant cette lettre) qui espérait y échapper à une situation financière délicate. Degas ne reverra plus sa sœur qui mourra en Argentine en 1895, à 53 ans.