Vente Londres, Sotheby's, Online 24 - 31 Mars 2021, lot n°26

Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire

O.Enzewor, catalogue de l'exposition Samuel Fosso : Autoportrait (MEP), Coédition : New York N.Y. :The Walther Collection ; Göttingen : Steidl ; Paris : Maison européenne de la photographie, 2021 (un exemplaire similaire reproduit p.79)

Un certificat de Monsieur Jean-Marc Patras ainsi qu'une étiquette originale signée par l'artiste seront sélivrés à l'acquéreur.

FR

Après une enfance marquée par la guerre civile du Nigéria, Samuel Fosso se lance dans la photographie dès ses 13 ans. Le photographe camerounais ouvre un studio à Bangui, en République Centrafricaine, et réalise des autoportraits sur les chutes de pellicules. Fosso se déguise, se met en scène, et se capture tel un photographe de mode, dans des postures et tenues plus extravagantes les unes que les autres. Il repousse les limites de l’autoportrait grâce à sa capacité à réellement incarner des personnages en tous genres, dans des clichés qui déconstruisent la vision exotique du corps noir.

Entre 1973 et 1978, Samuel Fosso réalise la série « 70’s Lifestyle », un ensemble de 60 autoportraits en noir et blanc. L’adolescent qu’il est alors explore l’image de soi avec audace, se mettant en scène dans des tenues glamour : chemises ajustées, chaussures à plateformes, lunettes teintées, qui rappellent l’univers du funk et de la mode de l’époque. Dans le cadre intimiste de son studio à Bangui, il transforme la photographie en espace d’émancipation, jouant avec les codes de la masculinité noire, des représentations sociales et culturelles post-coloniales. Ces images marquent l’affirmation d’une identité libre et plurielle.

Exposé à travers le monde, notamment au Tate Modern à Londres, au MoMA à New York ou au Centre Pompidou à Paris, c’est en 1994 que Samuel Fosso remporte le premier prix des Rencontres de Bamako pour son travail de photographie.

EN

After a childhood marked by the Nigerian Civil War, Samuel Fosso began his journey in photography at the age of 13. The Cameroonian photographer opened a studio in Bangui, in the Central African Republic, where he started taking self-portraits using leftover film. Fosso would dress up, stage himself, and capture his image like a fashion photographer, each pose and outfit more extravagant than the last. He pushed the boundaries of self-portraiture with his remarkable ability to fully embody a wide range of characters, producing images that deconstruct exoticized views of the Black body.

Between 1973 and 1978, Samuel Fosso created the series 70’s Lifestyle, a collection of 60 black-and-white self-portraits. As a teenager, he boldly explored self-image, posing in glamorous outfits, fitted shirts, platform shoes, and tinted glasses, that echoed the world of funk and fashion at the time. In the intimate setting of his Bangui studio, he transformed photography into a space of emancipation, playing with the codes of Black masculinity and post-colonial social and cultural representations. These images assert a free and multifaceted identity.

Fosso’s work has been exhibited around the world, including at Tate Modern in London, MoMA in New York, and the Centre Pompidou in Paris. In 1994, he won first prize at the Bamako Encounters photography festival for his work.