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FR

Peintre sénégalais né en 1971 à Ziguinchor, Kassou Seydou développe une œuvre poétique, profondément ancrée dans la narration visuelle et l’héritage spirituel de la Casamance. Formé à l’École Nationale des Beaux-Arts de Dakar entre 1998 et 2001, il vit et travaille aujourd’hui à Keur Massar, dans la banlieue de Dakar. L’artiste conçoit son travail comme une exploration du monde en désordre, une mise en scène des tensions qui le traversent. Convaincu que tout est écriture et que l’écriture est une ligne déformée, Kassou Seydou transpose cette pensée dans une esthétique marquée par la répétition de formes circulaires, une sorte de calligraphie visuelle où chaque boucle semble contenir une parcelle d’histoire. Sa palette de couleurs chaudes, ses personnages animés et ses scènes denses plongent le spectateur dans un univers où les symboles, les esprits et les fétiches se mêlent aux préoccupations sociales et environnementales.

Puisant dans l’animisme et les croyances populaires de son enfance en Casamance, son œuvre donne à voir une spiritualité incarnée, où les animaux et les éléments naturels deviennent autant de figures totémiques. La nature, en particulier l’agriculture, y apparaît comme un pilier fondamental d’un équilibre social menacé. Pour Kassou Seydou, l’épuisement des ressources, les inégalités structurelles et les dérives économiques sont autant de blessures que l’art peut et doit mettre en lumière. Ses toiles, à la fois critiques et profondément humaines, traduisent un appel à la conscience collective : replacer la terre et l’humain au centre de nos priorités.

Lauréat du concours Words & Pictures du British Council en 2009, Kassou Seydou a également été en résidence à la Fondation Blachère et à l’Alliance française de Ziguinchor.

EN

Senegalese painter Kassou Seydou, born in 1971 in Ziguinchor, creates poetic works deeply rooted in visual storytelling and the spiritual heritage of Casamance. Trained at the École Nationale des Beaux-Arts in Dakar from 1998 to 2001, he now lives and works in Keur Massar, on the outskirts of Dakar. Seydou sees his practice as an exploration of a world in disarray, a staging of the tensions that shape it. Believing that everything is writing, and that writing is a distorted line, he translates this idea into a visual aesthetic defined by the repetition of circular forms, a kind of visual calligraphy in which each loop holds a fragment of a story.

With a warm color palette, lively characters, and densely layered scenes, Seydou draws viewers into a universe where symbols, spirits, and fetishes intermingle with social and environmental concerns. Drawing from the animist traditions and popular beliefs of his childhood in Casamance, his work reveals a lived spirituality in which animals and natural elements take on totemic significance. Nature and especially agriculture appears as a foundational pillar of a fragile social balance.

For Kassou Seydou, the depletion of natural resources, structural inequalities, and economic exploitation are deep wounds that art can and must expose. His paintings, both critical and deeply human, call for a collective awakening: to put the earth and humanity back at the heart of our priorities.

Winner of the British Council’s Words & Pictures competition in 2009, Seydou has also held residencies at the Fondation Blachère and the Alliance Française in Ziguinchor.