Buste en plâtre
Reposant sur un socle de forme évasée, signé sur la tranche du bras gauche « J.R.N. /LUCAS/ MONTIGNY/ FECIT 1790 »
H. : 80 cm (31 ½ in.)
l. : 58 cm (22 ¾ in.)
Provenance :
Ancienne collection Alphonse Kann (1870 -1948);
Vente à Paris, Galerie Georges Petit, les 6-8 décembre 1920, lot 172 ;
Galerie Bellanger, Paris.
Bibliographie :
H. Mercier, Mirabeau protecteur de Jean Robert Nicolas Lucas de Montigny (1747-1810), Mémoire de thèse Ecole du Louvre, 1972, p. 20, n°33.
Bibliographies comparatives :
S. Lami, Dictionnaire des Sculpteurs de l'Ecole Française au dix-huitième siècle, Paris, 1910, pp. 95-96.
La revue de l'art ancien et moderne, Paris, 1901, t. I, p. 279.
H. Mercier, Mirabeau protecteur de Jean Robert Nicolas Lucas de Montigny (1747-1810), Mémoire de thèse Ecole du Louvre, 1972.
A plaster bust by Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny (1747-1810), depicting Gabriel-Honoré Riqueti, Comte de Mirabeau (1749-1791)
Lucas de Montigny originaire de Rouen a étudié à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture de Paris de 1773 à 1777, et est devenu un sculpteur à la mode et très demandé. Il fut l’élève de Pigalle. Au début de sa carrière, il a produit une série de figures mythologiques et historiques en plâtre et terre cuite, toutes perdues. Il se maria, le 10 janvier 1777, avec Edmée-Adélaïde Baignères, fille du premier médecin du roi, également médecin de Mirabeau.
Mirabeau sera le protecteur du sculpteur et il doit à l’amitié que lui porte Mirabeau sa relative activité durant la période révolutionnaire. L’artiste adopte les idées politiques de Mirabeau et s’enrôle en 1789 dans la Garde Nationale. C'est sans doute grâce à cette parenté qu'il exécuta plusieurs bustes de Mirabeau de son vivant. Mirabeau eut un fils, le 10 février 1782 avec l’épouse du sculpteur et l’adopta en 1784. Il a exposé plusieurs sculptures au salon de l'Académie des Beaux-Arts du Louvre de 1791 à 1808.
Lors de la convention des Etats Généraux en 1789, Mirabeau fut élu député du Tiers-Etat de Marseille et se liera d’amitié avec le commandant général de la Garde Nationale de Marseille, Jean-François Lieutaud. Lieutaud voulait un buste de Mirabeau pour la ville et celui-ci lui recommanda Lucas de Montigny et passa commande vers la fin de l’année 1789.
Le sculpteur envoya le buste en marbre (aujourd’hui disparu) à Marseille le 7 mai 1790. Mercier dans sa thèse relate que le plâtre original pour le buste de Marseille « existait toujours dans la première moitié de notre siècle » (op. cit. p. 10) et qu’il est le deuxième portrait de Mirabeau exécuté par Lucas de Montigny. Nous pouvons désormais le confirmer grâce à la réapparition du buste ici présent provenant de la prestigieuse collection d’Alphonse Kann. Le buste est également décrit avec son historique « Présenté par l’artiste à l’Assemblée Nationale, 19 avril 1791 ; Coll. Alphonse Kann ; Coll. part. » (ibid. p. 20). On retrouve dans ce plâtre un portrait de Mirabeau plein de vigueur et de caractère.