Paris, David Douceur, 1607.
2 volumes in-8, maroquin rouge, triple filet doré, armes au centre des plats, dos à 5 nerfs ornés aux petits fers, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle).
Brunet, I-1810 // Olivier, 1705 // Tchemerzine-Scheler, II-257.
I. (18f. sur 19, manque le titre gravé)-304 / ã8, [ ]1, ê8, î2, A-T8 // II. (1f.)-305 à 802-(9f.) / [ ]1, V-Z8, Aa-Zz8, Aaa-Eee8, Fff2 // 99 × 168 mm.
Nouvelle édition dans laquelle le texte primitif, mutilé sur ordre de la Chancellerie, a été rétabli.
Né à Paris en 1541, Pierre Charron embrassa quelque temps la carrière juridique avant d’étudier la théologie. Son éloquence lui conquit rapidement des admirateurs et la reine Marguerite, épouse de Henri IV, en fit son prédicateur. Il fut le disciple de Montaigne, auquel le liait une vive amitié. En dépit de son état de prélat, il afficha dans son De la sagesse, publié pour la première fois à Bordeaux chez Simon Millanges en 1601, un scepticisme qui lui attira la défiance des autorités ecclésiastiques et particulièrement des Jésuites. Il mourut en 1603.
De la sagesse, bien que violemment attaqué par les théologiens, fut réimprimé de nombreuses fois, souvent dans des versions expurgées par Pierre Jeannin, dit le Président Jeannin, haut magistrat bourguignon.
En 1607, le libraire David Douceur en donna une nouvelle édition, celle que nous présentons, qui porte la mention fictive de Troisième, dans laquelle il rétablit le texte primitif de l’édition originale, en y ajoutant néanmoins les observations de Jeannin, pour satisfaire à la curiosité des lecteurs désireux d’avoir les deux versions.
Cette édition est illustrée d’un titre gravé (manquant ici), d’un portrait de Charron âgé de 62 ans gravé sur cuivre et de la marque de David Douceur sur les titres.
Exemplaire relié au XVIIe siècle ou au tout début du XVIIIe siècle, en maroquin rouge, portant des armes attribuées par Olivier, sans certitude, à Marie-Anne d’O de Franconville, ou à sa sœur cadette Gabrielle Françoise.
Selon Olivier, le fer aurait pu appartenir à l’un ou l’autre des sœurs d’O avant leurs mariages respectifs. L’aînée (1687-1727) fut dame d’atours de la duchesse d’Orléans. Sa sœur cadette (1689-1765) lui succéda, avant d’assumer la même charge auprès de Mesdames Victoire, Sophie et Louise en 1750. Si cette provenance était avérée, soit la reliure a été exécutée au tout début du XVIIIe siècle, soit la reliure est de l'époque et les armes ont été ajoutées postérieurement.
Très bel exemplaire en maroquin rouge aux armes.
Habiles restaurations anciennes aux coiffes et une épidermure au second plat. Manque le titre gravé. Les feuillets 745 à la fin (Recueil des lieux et chapitres… qui ont esté depuis reveus et la Table des matières) ont été reliés par erreur à la fin du premier volume. Déchirure angulaire atteignant le texte au feuillet Rr4, petit trou au feuillet Xx1 et ancienne mouillure au titre du premier volume et au cahier Eee.
Provenance :
Marie-Anne ou Gabrielle-Françoise d’O de Franconville (armes), Chavenon (?, ex-libris manuscrit sur le titre) et petite étiquette du libraire Théophile Belin sur une garde.