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Nicolas-Charles OUDINOT, duc de Reggio 1767-1847
Nicolas-Charles OUDINOT, duc de Reggio (1767-1847)
Estimation :
12 000 - 15 000 €
Vendu :
6 500 €

Description complète

Nicolas-Charles OUDINOT, duc de Reggio (1767-1847)

Correspondance de 128 billets et lettres autographes, la plupart signés, du maréchal Oudinot à sa seconde épouse Eugénie de Coucy, dont quatre incomplètes. Paris, Eylau, Polotsk, Borisov, Bar-le-Duc, Jeand'Heurs, Madrid, etc., [vers décembre 1811-vers décembre 1837]. Ens. environ 267 p. in-12, in-8 et in-4.

Exceptionnelle correspondance intime de Nicolas Charles Oudinot à sa seconde épouse, qui jette sur le maréchal un des éclairages les plus inédits qu'on puisse espérer.
Les premières lettres datent de quelques semaines avant leur mariage, célébré à Vitry-le-François le 19 janvier 1812 : " L'Empereur a daigné nous honorer de son assentiment en signant au contrat, demain dimanche l'Impératrice en aura fait de même et dès aujourd'hui je nous fais afficher, etc., etc., de manière que notre affaire n'emporte plus d'équivoque. Je pense que votre famille aura fait les mêmes diligences pour les bancs et que nous n'aurons rien à faire à Vitry que d'y recevoir la bénédiction lorsque j'y arriverai avec mon notaire. Il m'importe de trouver tout prêt et de partir incontinent, à charge de revenir quand il n'y aura plus de cérémonie et que je cesserai d'être la curiosité du public. " ([4 janvier 1812]).
Les lettres suivantes permettent de suivre le maréchal dans sa vie quotidienne, parfois de manière saisissante, au gré de ses déplacements et des combats auxquels il participe, par exemple pendant la campagne de Russie : " Chère petitte, c'est encore ton Charles qui vient te réitérer avec la nouvelle assurance de ses sentiments, l'invitation d'être un peu moins avare de tes lettres ; si tu savais, chère amie, quel effet elles font sur lui, tu te hatterais de venir à son secours en lui fournissant ce sujet de consolation de ton absence. Imagine-toi que non seulement tout ce qui m'entoure, mais même ce qui compose l'état-major général, se ressent de ton plus ou moins de négligence et qu'ils sont tous aux aguets et aux désirs quand les courriers arrivent qu'enfin je tes traitte à merveille quand mon Eugénie m'a donné signe de souvenir. […] Je te dirai pour bonne nouvelle que j'ai eu le bonheur de voir L['Empereur], que j'en ai été parfaittement accueilli, mais que dans le déjeuner et dîner que j'ai eu l'honneur de partager avec lui, il ne m'a rien dit du mariage, chose qui m'étonne. J'attribue cela à ses occupations interessanttes. " (Eylau, 12 [juin] et Gumbinnen, [19 juin 1812]) ; " Encore du répit aujourd'hui, chère Eugénie. Oh, ma foi, j'en tiens grès à l'ennemi, car j'en avais un essentiel besoin. Croirais-tu que pendant cette nuit tout en rêvassant bataille, bataille, on est venu m'apporter une lettre de toi qui je ne sçais par quel miracle a échappé aux mains des partisans qui font tant de mal à nos derrières. " (Polotsk, 6 [août 1812]) ; " Mon Eugénie, si tu apprends ma blessure par d'autres voies, ne t'en allarme pas, car elle ne sera j'espère point dangereuse. Cependant, elle me force à me retirer sur les derrières et à quitter mon armée ", " Chère petitte, je vais de mieux en mieux et dans trois semaines ou un mois, j'aurai sûrement recouvert la faculté de mes mouvements. Ma partie gauche n'a pas souffert comme tu vois puisque je t'écris comme un maître d'écolle. Je n'ai plus de fièvre, la blessure se guérit et mon bras gauche regagne sensiblement sa sensibilité. Ainsi tranquilise-toi. " (20 et 21 [août 1812], quelques jours après que le maréchal fut blessé sévèrement à l'épaule gauche par un biscaïen, à Polotsk. Il fut évacué à Vilnius où le rejoignit son épouse, faisant fi de ces bonnes nouvelles).
Empreinte de tendresse - Oudinot appelle souvent son épouse " Ma petite ", " Mon Eugénie " ou " Chère mea " et signe volontiers " Ton Charles " - cette correspondance prête aussi à sourire, par exemple lorsque le maréchal se plaint du silence de sa correspondante : " Madame la Duchesse de Reggio, née Eugénie, est une petitte vilaine qui méritterait qu'on ne lui racontât rien de ce qui se passe ici, mais meilleur, oh oui meilleur qu'elle, je viens cependant lui dire que sous tous les rapports je suis satisfait de mon voyage. […] Si vous rencontrez certaine Eugénie, dittes-lui qu'elle a oublié son Charles. " (12 [avril 1815]).
Mis à part les emprunts que la maréchale Oudinot fit à cette correspondance dans ses " Souvenirs ", ces lettres sont restées inédites jusqu'à nos jours.
[On joint :]
Eugénie OUDINOT, duchesse de Reggio. 1793-1868. Réunion de 12 lettres à son époux. Mayence, Lyon, Marseille, etc., 8 et 12 mai [1812], 16 mai-8 juin 1816. Ens. environ 42 p. in-12, in-8 et in-4. Les lettres écrites entre le 16 mai et le 8 juin 1816 datent du voyage que la maréchale Oudinot effectua pour accueillir la duchesse de Berry à son débarquement à Marseille : " Avant tout, je veux te parler de notre princesse que je quitte à l'instant […] : elle est plus grande que moi, mince et bien faite, elle a un beau teint, de jolis cheveux blonds, au total elle rappelle beaucoup madame la duchesse d'Orléans sa tante […]. " (Marseille, 22 mai [1816]).

Correspondence of 128 notes and autographs letters, most of them signed, from the Marshal Oudinot to Eugénie de Coucy. Circa 1811 -1837.

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